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Presse Subventionnée

Presse subventionnée :

indépendante ou redevable ?

Le 27 août est révélé l’octroi par le Président Macron d’aides à hauteur de 483 millions de subventions à la presse, s’ajoutant ainsi aux 840 millions d’aides déjà versées chaque année. Cette annonce a été faite lors de la réunion de la mystérieuse Alliance de la Presse d’Information Générale qu’il a présidée.

Mais qui est donc cette presse si généreusement aidée, et ce, sans un bruit, sans manifestation, sans menace de fermeture ou de délocalisation ? Parmi les plus subventionnées : Libération, les Échos, Le Monde, Le Figaro, Le Parisien, et bien d’autres qui appartiennent aux plus riches fortunes de France. Autre fait intéressant : les subventions sont aussi accordées aux presses de tout bord y compris gauche et droite radicales.

Mais pourquoi donc ont elles besoin de ces centaines de millions d’euros sonnantes et trébuchantes ? Cette aide serait justifiée par la transition numérique. Beaucoup d’entreprises ont fermé à cause de cette transition, et par défaut d’aide de la part de l’Etat, malgré leurs appels désespérés. D’autres ont réussi à survivre à cette transition sans aide. Toujours au sujet de cette fameuse « transition digitale », rappelons que nous sommes en 2020, et que cette dernière est achevée depuis maintenant plus de 10 ans. La transition digitale est-elle vraiment la cause de leurs difficultés ? Ces médias sont-ils vraiment empêtrés dans leur passage au digital ?

La presse mainstream est financée par de l’argent public.  Un comble non ?   Nos impôts  seraient-ils donc  utilisés pour diffuser une propagande gouvernementale ?

Le Président Macron, le matin, devant son miroir lorsqu’il se rase, se rêve-t-il réélu ? La presse l’ayant placé au plus haut rang pour son élection en 2017, n’aurait-elle pas réclamé une enveloppe supplémentaire pour assurer le prochain scrutin ?

On peut légitimement se poser la question. Dans quel cadre cette affectation budgétaire des finances publiques a telle été votée ou validée ? Qu’en pensent la Cour des Comptes, la Commission des Finances Publiques, ou encore la Commission Européenne?

Les aides à la presse : exception française dans le paysage européen, voire mondial, une très mauvaise habitude archaïque et antagoniste à la démocratie. Très peu osent employer le terme, mais soyons fous, n’est-ce pas là de la « corruption » déguisée ? La France va à l’encontre d’avis contraires formulés par l’Union Européenne. Nos voisins sont à des années lumières (en avant) d’une telle pratique. Même la Russie de Poutine, pourtant décriée par chaque gouvernement, actuel et passé, et l’ensemble des médias nationaux, n’en fait pas autant pour la presse privée.

La France était pour moi un modèle. Elle qui pourtant s’affiche comme un symbole de la démocratie dans le monde et dans le cœur de tous les français, cette France est en réalité devenue un état totalitaire. L’heure est immensément grave. Ce gouvernement fait dériver le pays à son niveau le plus bas, jusqu’à être la risée du monde. Nul doute que cette affaire va être scrutée à la loupe par une brochette d’experts qui porteront ce scandale devant le Sénat et à la Cour Européenne de Justice. Nul doute encore, que l’on mettra un jour fin au financement des média par de l’argent public, et ce afin de garantir une fois pour toute leur indépendance. Nul doute enfin que les journalistes et les chefs de rédaction élèveront un jour la voix contre cette dictature de l’argent, qu’ils se dresseront haut et fort en brandissant le code de déontologie qu’ils ont juré de suivre en embrassant leur profession. Vous avez peut-être raison, ne rêvons pas. La presse dont on parle n’est aujourd’hui plus rien qu’un miasme de vulgaires journaux d’opinion au service d’une pensée unique. Est-ce pour cela qu’ils ne sont plus achetés ? Qu’ils ne sont plus lus ? Comme dirait l’autre, « la question, on y répond vite! Non ?

Contrairement à ce que ces gens, dont nous parlons ici, s’imaginent encore en 2020, les français ne sont plus dupes. Ils savent lire, échanger, discuter, partager, se forger leur propre opinion, utiliser leur libre-arbitre. Mais ils le font maintenant ailleurs, avec leurs propres outils.

Ils savent aussi créer et consulter des médias alternatifs, reprendre la main sur l’information, retrouver leur autonomie de penser. Une information libre, gratuite, et non subventionnée.

Chers faiseurs d’opinion, dansez donc tant que vous le pouvez encore.

Alya Nel, le 29 août 2020

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