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Le virus mute, la démocratie aussi

Le virus mute, la démocratie aussi !

 L’essayiste Anne-Sophie Chazaud revient dans nos colonnes sur le projet de loi sur la pérennisation de l’urgence sanitaire. Un nouveau pas vers une forme de totalitarisme sanitaire qu’il convient urgemment de contester.

Alors voilà, nous y sommes...

Nous étions quelques-uns à oser parler de Dictature sanitaire. Ça ricanait, ça couinait au complotisme, ça fact-checkait dans tous les coins, ça débunkait à tour de bras en se donnant des airs doctes.

Pourtant, force est de constater que nous avions raison, hélas, trois fois hélas.

Nous avions notamment alerté sur l’obligation vaccinale à venir, sur les atteintes graves au secret médical et sur l’instauration d’un Ordre sanitaire omniprésent d’une façon générale.

Il semble donc qu’il n’y ait pas que le virus qui ait muté : notre régime politique également est en train de muter, de manière flagrante, loin de la démocratie, loin des libertés fondamentales, et une forme plus dangereuse de macronovirus est en train de se propager qu’il convient d’enrayer au plus vite.

Ainsi, tranquillement, le Premier ministre Castex vient de déposer en catimini à quelques jours de Noël un projet de loi en procédure accélérée afin, d’une part de pérenniser l’état d’urgence et d’installer en quelque sorte celui-ci dans le droit commun : l’on appréciera l’oxymore qui revient à instaurer de manière durable un état d’exception échappant aux règles démocratiques normales ainsi qu’aux procédures de contrôle qui s’y rapportent.

D’autre part, et comme nous le craignions-ce qui nous valait l’accusation disqualifiante de complotisme-, ce projet entend mettre en place un droit discriminatoire entre des citoyens supérieurs, ceux qui accepteraient de collaborer docilement aux préconisations pourtant sujettes à caution de l’Ordre sanitaire, et des citoyens de seconde zone, que l’on pourra priver d’un nombre très important de libertés fondamentales (interdiction de transports, de fréquentation de nombreux lieux , interdiction d’exercer certaines activités -cela vous rappelle quelque chose ? C’est normal, c’est juste que vous avez bien suivi vos cours d’Histoire...).

On ignore encore si ceux qui -par exemple-, tout en n’étant en rien des « antivax » comme on se complait à les dépeindre afin de délégitimer toute interrogation quant à l’innocuité ou l’efficacité réelle dudit vaccin actuellement en cours, et refuseront de servir de rats de laboratoire pour cette expérimentation, devront porter un signe distinctif au revers de leur vêtement…, ou une crécelle.

Cet épisode révèle une face particulièrement odieuse de l’exercice du pouvoir macronien, tel que nous l’analysions et dénoncions depuis des mois, et qui en résume dans le fond la substantifique moëlle.

J’indiquais pour ma part depuis le quasi début de la crise sanitaire (soit dans des articles datant déjà du printemps dernier…) que nous étions clairement face à l’établissement d’une dictature sanitaire, c’est-à-dire d’une dictature DU sanitaire, dans laquelle ce-dernier devient à la fois l’objectif suprême et le prétexte à l’asservissement antidémocratique des populations. J’ai assumé à l’époque cette analyse contre vents et marées, démontrant et dénonçant cette forme incarnée du biopouvoir tel que Michel Foucault l’avait théorisé, puis tel qu’il a été repris et dénoncé par exemple par l’éminent Giorgio Agamben récemment ou encore par le philosophe Peter Sloterdijk au sujet de ce qu’il nomme la gestion du « parc humain » et des risques totalitaires induits. Nous fûmes raillés par quelques imbéciles en réalité toujours prompts à se ranger du côté du manche.

Le projet de loi Castex apporte hélas la démonstration que nous avions raison et même, que nous étions en deçà des pires prévisions.

Passeport sanitaire, citoyens de seconde zone, vaccination obligatoire, libertés sévèrement amputées : tel est le projet. Quelle sera l’étape ultérieure ? L’interdiction d’accès aux restaurants pour les personnes en surpoids ? L’internement d’office pour les diabétiques qui craquent sur une pâtisserie ? L’interdiction aux porteurs du Sida de nouer des relations sexuelles sauf sous contrôle d’une caméra du ministère de l’Intérieur vérifiant l’usage de préservatifs ? L’interdiction de procréer pour certains parents à risques ? Le bannissement des fumeurs au bagne de Cayenne ?

Ajoutez à cela le fichage politique décidé par décret, les magouilles pour contourner un scrutin régional qui serait défavorable à la Macronie, mais surtout le projet désormais avéré de recourir au vote par correspondance permettant toutes les tricheries selon l’exemple édifiant donné par le scrutin présidentiel américain, et l’on obtient alors une vision assez claire de ce qui se profile et qui consiste à confisquer le pouvoir ainsi que la transparence dans sa conquête pour la perspective de 2022 voire au-delà.

Il convient donc de voir à présent si le Parlement et l’opposition politique comptent ENFIN jouer leur rôle plein et entier ou continuer de courber l’échine face à cette folle équipée liberticide qui n’a maintenant que trop duré.

Il importe peu de savoir ce que fait le monde entier, si ce dernier a sombré dans le délire du totalitarisme sanitaire et si des populations dociles ont accepté de s’y conformer : la France se doit d’être un phare contre cette vague de folie.

L’heure est grave.

Souhaitons que la classe politique retrouve un peu de dignité et de hauteur. Dans le cas contraire, il faudra que les Français retournent conquérir leurs pleins droits par d’autres moyens.

Anne-Sophie CHAZAUD Essayiste Publié le 23 décembre 2020 sur front populaire.fr