Le Royaume-Uni Post Brexit

Le Royaume-Uni post-brexit ne sera pas un vassal de l’Union européenne

Le Royaume-Uni ne deviendra pas « un Etat-vassal » de l'Union européenne quel que soit l'accord commercial post-Brexit conclu, a affirmé le britannique David Frost, tandis que les négociations qui stagnent avec l’U.E. s'approchent de la date butoir fixée fin décembre.

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Demain, les négociateurs britanniques et européens se retrouveront pour l’avant-dernière séance de discussions organisée en septembre. La tension est à son comble, tant les parties ne parviennent pas à faire avancer les discussions sur les sujets sensibles du Brexit : les aides d'État, le droit du travail et les normes environnementales.

Mais, fidèle à ses engagements, le diplomate et ancien patron de la Chambre de commerce de Londres David Frost qui n'a jamais été touché par l’idéal européen, a affirmé qu'il ne se plierait à aucun accord qui limiterait l'indépendance de son pays.  Il a ainsi souligné que le Royaume-Uni n'allait « pas faire de concessions sur le principe fondamental d'avoir le contrôle sur ses propres lois ». « Nous n'allons pas accepter des clauses qui leur donneraient le contrôle sur notre monnaie, ou sur notre façon d'organiser les choses ici au Royaume-Uni, et ça ne devrait pas être sujet à polémique », a-t-il précisé. Le Premier ministre Boris Johnson et ses ministres n'ont pas « peur d'un no-deal ». « Si nous parvenons à un accord qui régule le commerce comme celui que nous avons avec le Canada, parfait. Si nous n'y arrivons pas, ce sera comme avec l'Australie, et nous sommes totalement prêts pour cela », a-t-il déclaré. Avant de rappeler que quand il prend une position de négociation, elle est entièrement celle de son peuple : « C'est ce que signifie être un pays indépendant, c'est ce pourquoi le peuple britannique a voté et c'est ce qui se produira à la fin de l'année, quoiqu'il arrive ». 

En réalité, il n’y a pas d’autre finalité possible que celle du Brexit. Il est la seule solution, car l'Union européenne est prise à son propre jeu. Elle qui court aujourd'hui après le Royaume-Uni a tellement étendu son emprise sur les États membres grâce au droit qu’elle n’a pas imaginé qu’un jour ce même droit pourrait se retourner contre elle ( cf l’article 50 du Traité sur l’Union européenne : « Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union»). Et il est venu le temps de respecter le choix du peuple britannique : celui de redevenir un Etat souverain. (frontpopulaire.fr le 7 septembre 2020)

D’autre part, le Royaume-Uni a annoncé débloquer 705 millions de livres sterling (768 millions d’euros) pour renforcer ses frontières et être prêt dès la fin de la période de transition post-Brexit. Nos voisins d’outre-Manche prouvent ainsi qu’ils ne lésinent pas sur les moyens pour assurer leur souveraineté retrouvée.

Dans une tribune publiée dans le Sunday Telegraph, le ministre d’Etat Michael Gove a déclaré qu’une enveloppe de 705 millions de livres sterling permettra de s’assurer que les  « nouvelles frontières » du pays soient prêtes lorsque le Royaume-Uni« reprendra le contrôle ».

Sur Sky News, celui-ci a par ailleurs garanti que les frontières seraient prêtes au 1er janvier 2021, soit au lendemain de la fin de la période de transition post-Brexit. Cet investissement colossal, devrait permettre selon le ministre d’Etat, de faire de leur frontière la « plus efficace du monde d’ici à 2025 ».

Quelle que soit l’issue des négociations avec l’Union européenne, le Royaume-Uni met donc toutes les chances de son côté pour se préparer à retrouver sa souveraineté et ne subit pas, comme l’affirmaient certains idéologues, le choix du divorce fait par son peuple. (front populaire 13 juillet 2020)

Londres rejette l'ultimatum de Bruxelles et maintient son projet de loi revenant sur des dispositions de l'accord

L'exécutif britannique maintient le cap malgré l'ultimatum de Bruxelles. Le gouvernement de Boris Johnson a assuré, jeudi 10 septembre, maintenir son projet de loi revenant sur certaines dispositions de l'accord de Brexit.

"J'ai été parfaitement clair sur le fait que nous n'allions pas retirer cette loi et il l'a compris, a déclaré sur la chaîne d'information Sky News le ministre d'Etat Michael Gove après une réunion d'urgence avec le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, ajoutant avoir "souligné l'importance vitale d'arriver à un accord".

Pour Paris, une "violation" de l'accord serait "inacceptable"

La Commission européenne a donné au Royaume-Uni jusqu'à la fin du mois pour revenir sur sa volonté de remettre en cause certains engagements du Brexit. Bruxelles reproche à Londres d'avoir "gravement" sapé la confiance avec l'Union européenne en pleines négociations sur leur relation future.

De son côté, le ministre français des Affaires Etrangères Jean-Yves le Drian "a fait part à son homologue britannique", Dominic Raab, en marge d'une rencontre sur l'Iran à Londres, "du caractère inacceptable qu'aurait une violation par le Royaume-Uni des dispositions de l'accord de retrait", a indiqué sa porte-parole dans un point-presse.

Des pouvoirs qui devaient être partagés

Le texte à l'origine des actuelles tensions en le Royaume-Uni et l'Union européenne est un projet de loi britannique sur le marché intérieur. De manière unilatérale, il donne à Londres des pouvoirs qui devaient être partagés, selon l'accord de Brexit, avec les Européens concernant le régime douanier en Irlande du Nord. 

De façon concrète, le projet de loi enfreint des dispositions clés du traité conclu l'an dernier, qui visent à garantir l'absence de frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, qui est membre de l'UE, et à éviter la résurgence de tensions dans cette région, ensanglantée par trois décennies de "troubles" jusqu'à la signature de l'accord de paix du Vendredi saint en 1998. (France info 11 septembre 2020)

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