LETTRE D'INFORMATION N° 4

Lettre d’Information N°4 de l’UPR NC – 30 décembre 2017

 

  • "Fin mal barrés !" : le spectacle qui dédramatise le référendum en Nouvelle-Calédonie
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Premier spectacle d'humour politique en Nouvelle-Calédonie, "Fin mal barrés!" dédramatise les enjeux du référendum sur l'indépendance de 2018 et s'attaque aux tabous d'une société figée dans ses clivages. 

"On est toujours en train de se censurer en Nouvelle-Calédonie. Moi, j'ai un caractère à mettre les pieds dans le plat. Ca provoque des soubresauts, mais ce n'est pas la fin du monde", s'amuse Jenny Briffa, journaliste et auteure du spectacle.
En tournée à Nouméa et dans les villages de l'intérieur depuis six mois, "Fin mal barrés !" affiche au compteur plusieurs milliers de spectateurs et continuera à tourner en 2018. Deux communes plus frileuses l'ont toutefois refusé.

Deux superbes représentations de Fin mal barrés! au Mont-dore ! Salle comble et standing ovation ! Que du bonheur !

Le premier tabou qu'elle dynamite est celui du référendum sur l'indépendance, qui aura lieu d'ici novembre 2018 en Nouvelle-Calédonie au terme d'un long processus de décolonisation, initié en 1988 par les accords de Matignon.  "A force depuis des années de dramatiser le référendum, on s'est enfermé dans cette problématique. Tout est bloqué sur cette question alors qu'il y a tant de dossiers sociaux, sanitaires et économiques plus urgents", observe Jenny Briffa.

"Quoi qu'il arrive, on sait qu'on va continuer à vivre ensemble, alors arrêtons de nous faire peur", tranche-t-elle. Sur scène, au bord de la crise de nerfs, Michèle Wobama explose : "Donnez-moi une urne et un isoloir ! Ça fait trente ans que j'attends ! Je veux voter, j'en peux plus !"

Les travers de l'économie et des politiques passent également à la moulinette: l'affairisme de certains élus, l'improbable développement du tourisme, la cupidité des banques ou encore l'hypertrophie du service public. La comédienne, hilarante imitatrice, sert le tout en enchaînant les personnages qui font le sel de l'identité calédonienne : le Kanak revendicatif, l'épicière asiatique madrée, le Caldoche à la gâchette facile et le Zoreille au salaire indexé

  • Germain veut rétablir la confiance

Hier, pendant plus d’une heure et demie, Philippe Germain s’est livré à cet exercice, par définition très panoramique, en abordant tour à tour les questions économiques, les problèmes sociaux, la délinquance, l’alcool, l’école et la nécessité de sauver le RUAMM.

Paradoxe apparent, le premier thème abordé n’entrait pas directement dans le champ des compétences de l’exécutif. Il était pourtant incontournable. Il s’agit du référendum qui se tiendra dans dix mois et de la sortie de l’accord de Nouméa. Philippe Germain veut croire que les trois mois de crise gouvernementale ont finalement permis de retrouver le chemin du consensus.

Et la déclaration commune signée avec les indépendantistes « doit permettre aux principales forces politiques de préparer sincèrement et sereinement cette consultation. » Deuxième grand thème, l’économie. Et un aveu : « Au fil des réformes, nous avons accumulé les règles et les procédures qui pèsent sur la compétitivité de l’économie, et plus particulièrement celle des petites entreprises et des artisans. Le temps est venu d’effectuer un virage à 180 degrés. » Le ton est donné. L’administration va devoir apprendre à simplifier ses procédures et à se moderniser, notamment grâce à la numérisation et à la dématérialisation, mais aussi en faisant des efforts de rationalisation.

Autre engagement du gouvernement, raccourcir ses propres délais de paiement. Mais, selon Philippe Germain, pour redynamiser l’économie, il faut relancer la consommation et donc obtenir une baisse des prix. La TGC y parviendra-t-elle ? Et quand ? L’amélioration de la compétitivité ? La concurrence accrue ?

Autre urgence, le sauvetage du RUAMM. Sur ce terrain, la potion du docteur Germain est plutôt amère : « Il faut réduire les dépenses de santé de 20 milliards en cinq ans ». En supprimant les gaspillages, en réalisant des économies sur le coût des actes médicaux. Les professionnels sont prévenus. En attendant les remèdes du plan Do Kamo.

Le président réélu a également confirmé que la lutte contre l’abus d’alcool serait une priorité phare en 2018. Il a aussi repris les chiffres désastreux produits par le CESE national sur les violences faites aux femmes en Calédonie et en Polynésie.

Il a enfin évoqué sa volonté d’améliorer le système scolaire, d’accorder une plus grande place à la culture kanak.   (LNC du 23/12/2017)

 L’annonce faite la semaine dernière d’une augmentation massive des prix de l’alcool n’était que la première lame du rasoir (20 à 25 % à compter du 1er janvier 2018). La seconde lame a été passée hier avec l’adoption par le gouvernement d’une délibération cadre d’où découleront l’interdiction de la publicité sur les alcools, des actions promotionnelles, l’instauration de zones limitant la vente à la périphérie des écoles, des maisons de santé ou des stades, une répression accrue, etc.

« Le gouvernement assume et poursuit sa bataille contre l’alcoolisme et en fait une grande cause calédonienne » proclame Nicolas Metzdorf, porte-parole de l’exécutif. Il ajoute que, « la consommation excessive d’alcool tue deux personnes par semaine en Nouvelle-Calédonie » (accidents de la route, bagarres de rue, violences intrafamiliales, etc.).

La délibération proposée organise des actions de prévention en direction de la jeunesse, mais aussi en direction des salariés dans les entreprises.

Les interdictions des publicités, du parrainage et de la propagande seront reprises dans un projet de loi du pays, de même que l’instauration de périmètres de sécurité. Concrètement, il ne sera plus possible d’installer des commerces vendant de l’alcool à proximité des établissements scolaires, de santé, des piscines ou encore des stades, des lieux de culte.

A noter que cette délibération cadre pose également un critère définissant une boisson alcoolisée : il faut qu’elle contienne au moins 1,2 degré d’alcool par litre. (LNC du 13/12/2017)

(Notre commentaire : réelle mesure sociale ou impôt déguisé ?)

La baisse des recettes fiscales doit se poursuivre l’an prochain. Conséquence, le gouvernement va devoir revoir certaines exonérations et être encore plus vigilant sur les subventions.

Une fois n’est pas coutume, tous les élus du Congrès ont partagé hier le même constat lors du débat d’orientation budgétaire. En l’occurrence celui d’une poursuite de la baisse des recettes fiscales en 2018 par rapport à 2016 et 2017. Et celui de l’urgente nécessité de trouver des solutions pour ne pas aller dans le mur. À partir de là, les avis divergent, notamment chez les Républicains calédoniens, et chez certains élus de l’Union calédonienne.

Elles sont en baisse régulière depuis des années. Causes principales : la chute des cours du nickel et la fin des grands chantiers qui ne tirent plus la croissance calédonienne, même si les autres secteurs de l’économie s’en sortent plutôt bien.

Mais il y a aussi les multiples exonérations qui font que, malgré des bases imposables plus fortes, les impôts recouvrés diminuent. C’est le cas pour l’impôt sur le revenu des personnes physiques. C’est le cas aussi pour la taxe générale à l’importation. Au total, la perte sèche est évaluée à 36 milliards. Pas question bien sûr de tout raboter. Une bonne partie de ces avantages fiscaux sont des vecteurs de stimulation économique (dans l’habitat, dans les entreprises, l’agriculture). Mais c’est clair, le gouvernement va faire le tri entre les niches fiscales les plus vertueuses et celles qui le sont moins.

« Il ne faut pas perdre de vue que certaines déductions fiscales entraînent une activité elle-même génératrice d’impôts », a rappelé Philippe Dunoyer. Mais c’est clair, il y aura des coups de rabot sur certains avantages fiscaux en 2018.

Les spécialistes tablent sur une légère reprise de la croissance en 2018 en Nouvelle-Calédonie. Notamment grâce à une probable stabilisation des cours du nickel.

Mais ça ne se traduira pas dès l’an prochain par une embellie suffisante des recettes fiscales susceptible d’équilibrer les différents budgets de la Calédonie et des provinces.

Le document budgétaire établi par le gouvernement table sur un déficit du RUAMM qui serait de 9 milliards en 2018, puis de 13 milliards en 2019, voire de 20 milliards en 2020. Une sorte de course vers le précipice qu’il faut absolument ralentir.

La taxe qui sera prochainement votée sur les alcools doit rapporter environ 5 milliards par an. Mais elle ira en bonne partie compenser les dépenses hospitalières que les provinces ne peuvent plus assumer. Il faut donc trouver d’autres moyens pour assurer la pérennité des régimes sociaux.

 

Le taux d’endettement de la Nouvelle-Calédonie va atteindre et sans doute dépasser en 2018 les 90 %.

C’est ce que les économistes appellent le seuil de prudence. Concrètement, passé ce niveau, la capacité d’emprunter diminue, tout comme la capacité de remboursement. Et les organismes prêteurs y regardent à deux fois.

La baisse des recettes fiscales peut aussi dégrader le budget des communes, malgré le mécanisme dénommé « effet cliquet ». En effet ce mécanisme devient inopérant lorsqu’il pèse plus de deux milliards sur l’assiette propre de la collectivité calédonienne.

Les pistes pour en sortir

C’est là que les avis divergent. Le document d’orientation propose de rechercher un modèle économique plus intensif, plus productif. C’est ce que Philippe Germain veut décliner avec les contrats de compétitivité. Pour lui, la seule façon de relancer rapidement la croissance, c’est l’augmentation de la consommation, donc la baisse des prix. Les autres filières de développement mettront des années à embellir l’économie.

Pour Philippe Blaise et Grégoire Bernut (Républicains calédoniens) il faut mettre en place une taxe à large assiette et à taux unique comme en Australie, et pas une TGC à taux multiples comme celle qui est projetée. C’est la seule façon à leurs yeux de redynamiser les recettes fiscales sans créer des impôts confiscatoires.

Au nom de l’Union calédonienne, Jacques Lalié estime qu’il faut apprendre à vivre autrement, et surtout à faire sans les 140 milliards en provenance de Métropole.   (LNC)

L’annonce était redoutée : pour éviter la cessation de paiement du RUAMM, la CAFAT va bloquer et retarder certains paiements jusqu’à fin janvier. Premiers concernés, les professionnels libéraux de santé, prêts à se mobiliser pour protester

Le message a circulé mardi, au sein de la Fédération des professionnels libéraux de santé (FPLS) : la CAFAT aurait décidé de bloquer ses paiements, « et ce jusqu’à fin janvier ». Une « rupture » que « nous avons tous vue venir sans trop y croire », écrit Patrice Gautier, le coprésident de la FPLS, dans un e-mail largement diffusé dans le secteur hier. Il y invite les libéraux adhérents « et si possible les non-adhérents » à faire remonter leurs réactions ou les actions qu’ils « envisageraient s’ils devaient affronter un mois et demi d’impayés ».

Le sujet a bien été discuté au conseil d’administration de la CAFAT, mercredi dernier, mais en d’autres termes. « Vu la situation de trésorerie actuelle du RUAMM, la direction a proposé au conseil d’administration d’étaler et de prioriser certains paiements pour éviter la cessation » explique Jean-Pierre Kabar, vice-président du conseil d’administration. Xavier Martin, directeur de la CAFAT par intérim, avait prévu d’expliquer et de préciser cette mesure préventive « dans les jours à venir » aux syndicats professionnels, après avoir rencontré Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge de la Santé - qui n’a pas pu être contactée hier -, en cette fin de semaine. L’information est allée plus vite que prévu et fait déjà réagir : « On trinque systématiquement, lâche Aurélie Ducandas, du syndicat des sages-femmes. On n’est pas des grandes structures capables de supporter des arrêts de paiement d’un ou deux mois. Cette situation nous épuise. »

Les difficultés du régime d’assurance maladie et maternité, structurellement déficitaire, ne sont en effet pas nouvelles et son gestionnaire, la CAFAT, doit régulièrement différer des paiements. « Il y a un problème de fond, tout le monde sait que des mesures politiques doivent être prises », précise un administrateur CAFAT.

La situation est d’autant plus tendue que l’absence de conseil d’administration à l’Agence sanitaire et sociale ne permet pas d’envisager une aide d’urgence. « Il y a un trou d’environ un milliard dans la trésorerie, reprend Jean-Pierre Kabar, affilié à la COGETRA. Et il nous faut tenir jusqu’à l’encaissement des cotisations du quatrième trimestre, le 31 janvier. » Le paiement des prestations aux assurés de la caisse maladie ou les factures d’Evasan sont prioritaires. Quant aux professionnels de santé, « On utilisera toute la trésorerie disponible pour essayer de remédier aux retards les plus importants », assure Xavier Martin.

Un « trou » d'un milliard

Voilà quelques mois, le manque de trésorerie du RUAMM était de l’ordre de 2 milliards de francs. Une subvention exceptionnelle équivalente a été débloquée par le gouvernement au travers de l’Agence sanitaire et sociale (ASS-NC). Mais en contrepartie, la CAFAT a dû engager des paiements non planifiés - dont une facilité de trésorerie à la clinique île Nou-Magnin. Résultat, aujourd’hui, la trésorerie du RUAMM souffre d’un « trou » d’un milliard. Et ne peut pas compter sur l’ASS, dont le conseil d’administration subit une paralysie découlant de celle, désormais résorbée, du gouvernement. En attendant un déblocage, les 800 à 900 millions de francs attendus par le RUAMM en janvier devraient avoir du retard. D’où cette mesure « préventive . (LNC du 21 /12/ 2017)

  • Un Tokyo-Paris à 350.000 euros pour Edouard Philippe et sa délégation

 Le premier ministre a préféré monter dans un avion privé de luxe plutôt que de poursuivre son voyage avec un appareil de l'État jugé trop inconfortable.

Un vol à 350.000 euros. Matignon a affrété un avion d'un loueur privé afin de permettre au premier ministre Édouard Philippe de rentrer plus vite de sa visite en Nouvelle-Calédonie et d'éviter de terminer le voyage dans un appareil de l'État jugé trop inconfortable, a indiqué une source proche du dossier.

Venu en Nouvelle-Calédonie en vol commercial, le chef du gouvernement débute son voyage retour le 5 décembre dans l'A340 de l'armée de l'air mobilisé pour l'occasion, qui avait emmené une partie de sa délégation à l'aller. Mais lors de l'escale technique à Tokyo, Édouard Philippe descend de l'appareil avec sa délégation, dont plusieurs ministres, pour embarquer dans un autre gros-porteur, un A340 de luxe avec 100 sièges de type première classe, loué à l'entreprise spécialisée Aero Vision. Au final, cet avion de location, qui s'est posé le 6 décembre à 7h30 à Orly, aura permis au premier ministre, dans de meilleures conditions de confort, de gagner deux heures: celui de l'armée s'est posé à 9h30 à Roissy, quasiment à vide.

Sollicité par l'AFP, Matignon a confirmé que «la délégation du premier ministre, composée de 60 personnes, a fait le vol Tokyo-Paris sur un vol loué pour la somme de 350.000 euros, soit 6.000 euros par personne». (Le figaro.fr le 19/12/2017)

  • Corruption et Politique (Excellent, à écouter absolument)

Philippe Pascot sur Thinkerview :

https://www.youtube.com/watch?v=nlZsdVgf8Ww

  • SNCF : plus de 2 000 suppressions d’emplois encore prévues en 2018

L’article 106 du TFUE impose que les entreprises publiques soient soumises aux règles de concurrence. L’ouverture à la concurrence pour la SNCF va ainsi entraîner plus de 2 000 suppressions d’emplois en 2018, sans oublier l’abandon de services non rentables (petites liaisons ferroviaires, trains de nuit, etc.). Les principes essentiels de service public et d’égalité des Français et des territoires sont désormais ouvertement abandonnés sur pression de l’UE.    (Source : Sud-Ouest 13 décembre)

  • Bruxelles célèbre un accord sur une Europe de la Défense

Il ne s’agit pas de créer une armée commune européenne, mais plutôt de lancer plusieurs projets de collaboration technique entre un nombre élevé de pays. Pour autant, la défense européenne reste assujettie à l’OTAN, comme en témoigne l’article 42 du TUE. L’article rappelle d’ailleurs que le secrétaire général de l’OTAN est régulièrement invité aux conseils européens. (Source : Le Monde 14 décembre)

  • Malbouffe et Mondialisation (super intéressant)

Perico Légasse en direct sur thinkerview www.youtube.com/watch?v=5SkHrhxaFxE&feature=em-subs_digest-vrecs

  • Le phénome Asselineau vu par

 

Bassam Tahham : www.youtube.com/watch?v=mkKbHMHKH00&index=21&list=PLjt3aDhqFw03CovvCoANwlr8pqA4urTVd

 

Etienne Chouard :

https://www.youtube.com/watch?v=_mXNu17WoTs

 

Natacha Polony :

https://www.youtube.com/watch?v=Y0Q9Nd_Nlk4

 

Sylvain Baro : https://www.youtube.com/watch?v=sJG8l2E68K0&list=PLjt3aDhqFw03CovvCoANwlr8pqA4urTVd

 

Le Délégué territorial : Michel Hanocque         Le secrétaire : Bertrand Plé

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