LETTRE d'INFORMATION N° 10

Lettre d’Information N°10 de l’UPR NC – 30 mars 2018

  • Traitement du gaz : la solution flottante étudiée

L’élégance du sigle est discutable, toutefois la formule a le vent en poupe sur les eaux du globe. Un FSRU, comprendre « Floating storage and regasification unit », la Calédonie y pense aussi, pour le projet de la centrale électrique au gaz à Doniambo.

Attendue au mieux à la fin 2021, l’installation, relais prévu de la vieille unité thermique au fuel, s’appuie, en schématisant, sur deux composantes principales : la centrale C potentiellement envisagée sur l’actuel terrain de sport près de l’usine de la SLN, ainsi qu’un pôle de conservation du combustible. Dans ce dernier chapitre, le « terminal flottant de stockage et de regazéification », ou FSRU, est une des options évoquées. 

Cette technique du FSRU tourne dans les discussions « depuis le début », c’est-à-dire depuis les premières réflexions sur le remplacement de l’actuelle centrale et le choix du gaz, selon un observateur averti. D’ailleurs, la société NCE, Nouvelle-Calédonie Énergie, filiale à 100 % d’Enercal et pilote du projet, mentionnait clairement cette voie dans un courrier rédigé en 2016 ou début 2017. La compagnie pétrolière et gazière française Total décrit, sur son site Internet, le principe du FSRU. Les méthaniers transportant du gaz naturel liquéfié s’amarrent à ce terminal flottant. Le transfert du combustible du navire vers l’unité FSRU se fait au travers de bras de chargement ou de flexibles cryogéniques. Le GNL, gaz naturel liquéfié, est temporairement stocké à bord, avant d’y être remis sous forme gazeuse. Puis, toujours d’après le groupe, la matière est dirigée vers des installations à terre via un gazoduc haute pression. Tel est le schéma général qui, aux yeux d’experts, présente bien des avantages.

Cette innovation en vogue peut-elle être adaptée au besoin de l’importateur, en l’occurrence la Nouvelle-Calédonie ? Quelle serait la capacité de stockage ? Faut-il se tourner vers l’achat d’un FSRU ou vers la location longue durée ? Quelle partie du quai de Doniambo peut-elle être sollicitée ? Des aménagements dans la baie sont-ils nécessaires ? Les toutes proches analyses cerneront les réponses.

Dans sa lettre, la société NCE signalait le possible approvisionnement par des méthaniers en provenance d’Australie ou d’Indonésie. Tandis qu’en juillet 2014, dans son « dossier de demande d’autorisation d’exploiter » la centrale C, la SLN rapportait des éléments d’une étude réalisée trois ans plus tôt avec EDF. La solution sondée comprenait une unité FSRU avec une capacité de 30 000 m3 de gaz naturel liquéfié, ou encore un pipeline de 2 km environ reliant le stockage à la centrale. Le gouvernement signale d’ores et déjà un projet de future centrale prévu « pour satisfaire intégralement aux besoins de la SLN (160 mégawatts) et venir compléter la fourniture en énergie de la distribution publique (40 à 60 mégawatts) ».

Selon les sociétés spécialisées, la voie de l’unité flottante FSRU cumule les avantages :

« Coût moindre, construction plus rapide »

Une installation fixe à terre ou une barge dans la baie ? Diverses évolutions sont techniquement envisageables selon les spécificités du projet, mais la formule de stockage du gaz tourne autour de ces deux voies. Sveinung Støhle a lui fait son choix. « La clé de la croissance des nouveaux marchés du gaz naturel liquéfié, ce sont les FSRU », soutient le dirigeant de la société norvégienne spécialisée Höegh LNG, interrogé en avril dernier par une journaliste du site Mer et Marine. « Comparé à un terminal basé à terre, la production d’un FSRU coûte deux fois moins cher, et il peut être construit en deux fois moins de temps. Son utilisation est flexible puisqu’il peut être déplacé et amarré au plus près des besoins du marché », ajoute le chef d’entreprise sur cette page du groupe Télégramme dédiée à l’actualité maritime. D’après ses comptes, trente-cinq pays ont importé du gaz naturel liquéfié en 2016, dont « plusieurs pour la première fois comme la Colombie, la Jamaïque, le Pakistan… le marché est en pleine expansion ».

Une autre compagnie, Excelerate Energy, voit aussi beaucoup d’avantages dans la formule FSRU. « Dans la plupart des cas, une solution de regazéification flottante est plus rentable (...) qu’une solution terrestre traditionnelle », écrivent ses représentants sur leur site. En outre, « une solution flottante peut être mise en œuvre en un à trois ans par rapport à un terminal terrestre qui prend généralement de quatre à six ans pour se développer ».

Le marché des FSRU est en plein développement, remarque le journal économique Les Echos : selon l’agence américaine US EIA, pour Energy information administration, cette technique représentait, fin 2016, 10,2 % des capacités de regazéification mondiales, contre moins de 1 % en 2006.

 Montage

Filiale à 100 % d’Enercal et pilote du projet de la centrale électrique à Doniambo, la société Nouvelle-Calédonie Énergie, NCE, ouvrira son capital, à hauteur de 51 %, à l’Agence calédonienne de l’énergie, ACE, un établissement public administratif. NCE a obtenu la garantie de l’État.

La SLN doit faire partie des actionnaires locaux. Avec quel poids ? Début 2017, selon des échos, la Société Le Nickel avait vocation à participer à hauteur de 10 %. (source lnc)

 

  • Centrale électrique au gaz : les études vont démarrer

La signature d’une convention au gouvernement sonne le lancement d’études sur le projet de la centrale électrique. La mise en service de l’unité au gaz est annoncée pour 2022 ou début 2023.

Ni plus, ni moins, « cette centrale au gaz va nous faire passer du XXe au XXIe siècle en termes de production de l’énergie électrique » estime Philippe Gomès. Le président de la société Nouvelle-Calédonie Energie (NCE) et Philippe Germain, le patron du gouvernement, ont signé hier une convention relative au financement des études de construction de la future installation à Doniambo. Inscrit au contrat de développement Etat-Nouvelle-Calédonie 2017-2021, cet accord paraphé permet l’attribution par la Calédonie d’une subvention de 646 millions de francs à la société NCE, maître d’ouvrage de l’opération, dans le but de financer en partie cette phase d’analyses préalables. Dans le détail, 194 millions de francs sont assurés par l’Etat - soit 30 % -, et 452 millions par le pays - 70 % -.

Au total, le coût des études est chiffré à 1,2 milliard de francs, et sera soutenu « sur fonds propres » par plusieurs voies. Tout d’abord, donc, le contrat de développement pour 646 millions de francs. Mais aussi l’Agence calédonienne de l’énergie, ou ACE, et Enercal à hauteur de 150 millions chacune. Enfin, la SLN versera 340 millions.

Ces recherches intégreront en particulier, d’après le projet, « des investigations complémentaires de type géotechnique » -sols - et « bathymétrique » - fonds marins -, ou encore « des analyses sur les impacts sociaux et environnementaux », mais aussi « une étude de stabilité du réseau électrique » et « une étude de danger », nécessaire pour le dossier ICPE, installation classée pour la protection de l'environnement.

Un calendrier est posé. Confiées à une société d’ingénierie de renommée internationale, ces enquêtes vont démarrer au cours du deuxième trimestre de cette année, pour s’achever au troisième trimestre 2019. Les éléments produits devront préciser « la définition de l’ensemble du projet : la centrale et l’infrastructure gaz associée ». La décision finale d’investissement sera prise au second semestre 2019. Annoncée dans un premier temps pour la fin 2021, la mise en service de la centrale électrique est envisagée, d’après la déclaration d’hier, en 2022 ou dans les premiers mois de 2023. La centrale C au gaz sera un outil « pays ». Selon Philippe Gomès, « 20 % de la puissance sera réservée à la distribution publique, et 80 % à la SLN ». Autrement dit, l’installation devra compléter la fourniture en énergie du réseau calédonien à hauteur de 40 à 60 mégawatts - l’arbitrage reste à opérer -, et satisfaire intégralement aux besoins de la Société-Le Nickel, soit 160 mégawatts. (source LNC)

 

  • Une taxe sur le gazole pour contribuer au financement de la centrale au gaz

Le gouvernement a adopté un projet de loi relatif au financement de la transition énergétique, et notamment de son projet phare : la construction de la centrale au gaz de Doniambo. Son financement passera notamment par l’application, au gazole, de la taxe sur les énergies renouvelables.

Afin de mener à bien le projet de la centrale au gaz, la société par actions, Nouvelle-Calédonie Energie (NCE) a été créée en octobre 2016. Elle sera le maître d’ouvrage du projet dans la phase de développement et de construction.


La Nouvelle-Calédonie s’est aussi dotée, en janvier, d’une agence calédonienne de l’énergie (ACE), chargée de contribuer à la mise en œuvre du schéma pour la transition énergétique, en participant au financement d’installations électriques compatibles avec ce dernier, telles que la centrale au gaz naturel. Elle concourra ainsi à ce projet à hauteur de 6 milliards et entrera au capital de la société NCE pour en devenir l’actionnaire majoritaire.


Mais de nouvelles recettes fiscales sont nécessaires


Ces apports seront financés par de nouvelles recettes générées grâce à une adaptation de la fiscalité des produits pétroliers Pour cela, la taxe sur les énergies renouvelables (TER), qui porte aujourd’hui uniquement sur l’essence automobile au taux de 0,6 F/litre, sera élargie au gazole au taux de 3,5 F/litre.  Les recettes annuelles attendues par l’ACE sont estimées à environ 600 millions de francs.

La TER changera par ailleurs d’appellation pour devenir la "taxe pour la transition énergétique" (TTE) et sera appliquée à la SLN, qui en était exonérée jusqu’alors.

 

  • La loi organique solennellement modifiée à l’Assemblée

 

Photo ALP

Avec le vote solennel de l’Assemblée Nationale, la question est désormais entérinée : 11 000 électeurs calédoniens vont rejoindre la liste électorale référendaire.

Et les députés se sont levés pour applaudir. Une manière de saluer la quasi-unanimité (*) qui venait de s’exprimer lors du vote de la loi organique fixant le corps électoral référendaire. 537 parlementaires sur 539 ont donc entériné, hier, le texte issu du Comité des Signataires et amendé par le Sénat, mettant un terme à des années de débats et de tractations autour de cette épineuse question. Ce faisant, ce sont environ 11 000 électeurs, dont 7 000 Kanaks, qui vont rejoindre la liste électorale référendaire et pourront faire entendre leurs voix le 4 novembre prochain.

Avant cet hommage de l’Assemblée, sous le regard attentif de Paul Neaoutyine et Victor Tutugoro, installés en tribune, les explications de vote des groupes politiques ont marqué le souci des élus nationaux de respecter le choix des Calédoniens mais aussi de préparer l’après-référendum. Ainsi Philipe Gosselin, pour les Républicains, a-t-il rappelé que le 4 novembre marquerait « une page importante de la vie de la Nouvelle-Calédonie. » « Une date incontournable », qui reflète aussi « les engagements gravés dans le marbre auxquels tous les responsables politiques ont su rester fidèles. » Mais le député a prévenu qu’il faudrait « veiller à ce fameux jour d’après ». « Le vrai défi à relever », a abondé la porte-parole du groupe de La République en Marche Naïma Moutchou. Jean-Luc Mélenchon, lui, a longuement fixé les élus indépendantistes lorsqu’il a rappelé « le long chemin douloureux » emprunté par l’histoire calédonienne depuis 1853. Le leader de la France Insoumise a ensuite salué le fait que ce soit « par la liberté de la parole des peuples présents sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie, que la République va apporter la preuve de ce qu’elle est capable de faire pour le bien commun ». Après le vote, a-t-il précisé, « nous serons quittes de cette histoire douloureuse, et il ne nous restera plus qu’à tendre la main. »

Sur un registre plus personnel, le député calédonien Philippe Dunoyer, rappelant ses origines et celles de son épouse, a salué l’ensemble des communautés « qui ont dû, pendant 165 ans, faire leur place aux côtés du peuple kanak, peuple autochtone du pays (…) auquel la colonisation a confisqué son identité. » « Après bien des tumultes, a poursuivi l’élu calédonien, nous formons désormais, peuple d’origine et peuples d’ailleurs, un seul et même peuple : le peuple calédonien, peuple de toutes les couleurs, de toutes les cultures, de toutes les langues, de tous les métissages, qui, le 4 novembre prochain, exercera le droit à l’autodétermination qui lui a été reconnu par la Constitution de la République. » M. Dunoyer qui n’a pas fait mystère de la préférence affichée par sa formation politique, estimant que « la France, c’est ce qui cimente les calédoniens, quelles que soient leurs origines. » Mais il a surtout voulu rappeler que le référendum « ne (devait) pas être la victoire d’un  camp sur l’autre, d’une ethnie sur une autre, d’une histoire sur une autre. » « Ce référendum, a-t-il conclu, doit être une nouvelle étape sur le chemin de la construction d’une communauté de destin pour tous les Calédoniens. »

 

Notre commentaire : Nouvelle entorse aux règles de la République qui après avoir privée plus de 30 000 citoyens français de leur droit de vote inscrits automatiquement 11000 personnes qui n’avait pas fait l’effort de s’inscrire volontairement. Le comble c’est que ces personnes vont avoir le qualificatif de personnes intéressées selon les termes de la loi organique et de l’article XII de la constitution française !

 

  • La Calédonie peut trouver un intérêt à accueillir des migrants climatiques ?

Invité par la Communauté du Pacifique, François Gemenne, expert des migrations liées à l’environnement, anime  une conférence sur « une question qui touche à tous les grands enjeux du XXIe siècle », et auquel le Pacifique Sud est aussi exposé.

Qu’est-ce que la géopolitique environnementale ?

On a toujours considéré que le climat et l’environnement étaient des questions techniques. On n’a pas du tout réalisé que c’était devenu des acteurs très importants dans les relations internationales, et que si on voulait aborder les grands enjeux du monde de demain, c’est-à-dire les migrations, le développement, l’énergie ou la sécurité, on ne pouvait pas faire l’économie des questions de climat.

C’est un changement assez profond par rapport à une époque pas si lointaine, celle des années 80 et 90, où on considérait que la terre et le monde étaient deux entités séparées. Que l’une était l’affaire des scientifiques, et l’autre celle des politiques, des économistes ou des sociologues. On se rend compte finalement qu’on ne peut plus considérer les deux distinctement, mais qu’il faut réinventer une sorte de géopolitique, et donc littéralement une « politique de la terre ».

Les migrations de populations du fait de l’environnement, c’est une réalité aujourd’hui ?

Absolument. L’ennui c’est qu’on voit souvent la migration comme une menace lointaine qui toucherait uniquement les petites îles du Pacifique. Or, le changement climatique a déplacé 25 millions de personnes en 2016 en raison des catastrophes naturelles. C’est quand même trois fois plus que le nombre de personnes déplacées par les guerres.

C’est donc une réalité très importante qu’on a très longtemps ignorée, notamment dans les politiques migratoires, où l’on considère – encore aujourd’hui – que l’on a d’un côté les bons réfugiés politiques, et de l’autre les mauvais migrants économiques, selon une dichotomie très simpliste, et sans tenir compte des autres motifs de migration.

Les bases sur lequel on a élaboré toutes nos politiques migratoires aujourd’hui ne tiennent plus.

Dans quelles mesures le Pacifique est-il plus concerné ?

C’est une région très exposée aux impacts du changement climatique, parce que beaucoup de territoires sont isolés les uns des autres. Certains sont très vulnérables à la montée des eaux, et aux catastrophes brutales comme les ouragans. Aujourd’hui de plus en plus de populations insulaires comme à Tuvalu ou à Kiribati – des Etats souverains et indépendants – envisagent leur avenir non plus sur leur île, mais en Nouvelle-Zélande, en Australie et peut-être demain en Nouvelle-Calédonie.

A Kiribati justement, les jeunes sont formés à des métiers porteurs en Australie ou en Nouvelle-Zélande, est-ce une bonne stratégie ?

C’est en tout cas la stratégie qu’ils ont choisie. ça s’appelle « Migration with dignity » (la migration avec dignité, NDLR). L’idée est de former les jeunes à des compétences utiles dans d’autres pays afin qu’ils puissent s’expatrier. Les Kiribati constituent une sorte de diaspora éclatée à l’étranger. Tuvalu en revanche s’oriente vers un accord de migration avec la Nouvelle-Zélande, ou d’achat de terre à Fidji, avec l’idée de garder la population à un seul endroit. Mais c’est frappant de voir que les pays et les territoires dans le Pacifique conçoivent leur futur différemment. La question c’est : qu’est-ce qu’on va pouvoir trouver comme arrangement migratoire dans le Pacifique ? La Nouvelle-Zélande vient d’ouvrir une porte très importante, avec le lancement d’un visa humanitaire qui accorde un droit de résidence permanent pour les personnes déplacées par le changement climatique. C’est le premier Etat au monde à faire ce geste. Mais il le fait aussi parce qu’il y trouve un intérêt. C’est un pays qui est demandeur de travailleurs saisonniers, qui cherche toujours à se peupler. Sera-t-il suivi par d’autres Etats, comme la France ? (...) Mayotte accueille déjà énormément de migrants de toute la région, on peut imaginer que demain ce soit le cas de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française.

La Calédonie peut-elle aussi trouver un intérêt à accueillir des migrants ?

On peut tout à fait l’imaginer, mais ça va beaucoup dépendre de ses politiques migratoires. A-t-elle plus intérêt à décider d’introduire un visa, ou de trouver des accords de migration avec certains territoires insulaires ? Ça se prépare. Plus on se prépare en amont, mieux on évite le chaos, et les attitudes de rejet, ou de racisme, comme on peut le voir on Europe, parce qu’on refuse d’organiser ces migrations. (Source : Les Nouvelles calédoniennes)

 

  • L’Europe augmente son aide après Gita

L’Union européenne va allouer un financement humanitaire en plus des 360 000 dollars déjà donnés par les Etats-Unis pour aider les communautés touchées par le cyclone Gita. Gita, de catégorie 4, a frappé l’archipel il y a un mois, entraînant d’importantes destructions, en particulier dans le secteur agricole.

L’UE a accordé une aide initiale de 120 000 dollars américains le mois dernier. Un expert européen des opérations d'aide humanitaire a également été missionné pour participer à une évaluation rapide de la situation.

Selon une déclaration du bureau régional de l’UE à Fidji, de nombreux problèmes humanitaires doivent encore être résolus.

Beaucoup de Tongiens ont perdu leur maison et leurs moyens de subsistance, et ces fonds supplémentaires devraient les aider à se remettre sur pied.

Le gouvernement des Tonga a annoncé que l'état d'urgence, en vigueur depuis un mois, sera prolongé de quatre semaines.

Notre commentaire : il faut se rappeler qu’une grande partie de l’argent que verse l’Europe c’est l’argent de la France et des français, l’UE ne produisant aucune richesse redistribue uniquement avec largesse les contributions des pays membres. Aider tonga c’est bien mais aider la Calédonie c’est mieux. C’est ce que pourra faire la France une fois sortie de l’U.E.

 

  • Chômeurs : le gouvernement dévoile un nouvel arsenal de sanctions

« Il n’y a rien de choquant » à contrôler les chômeurs, assure Emmanuel Macron. Si seulement l’arsenal répressif avait la même ampleur contre les évadés fiscaux et autres grands magouilleurs…

Source : l’Obs (19 mars)

 

  • Les coûts des fusions des Régions dérapent

La fusion des anciennes Régions a entraîné une hausse des dépenses de personnel, liées à l’alignement des grilles de rémunération. Une nouvelle preuve des mensonges des artisans de ce découpage forcé qui avaient avancé l’argument économique pour justifier la réforme. Ces fusions qu’aucun Français ne demandait ont été imposées par l’UE afin de promouvoir de grandes euro-régions dialoguant directement avec Bruxelles, rendant l’État, donc la République française, progressivement inutile et dépourvu de tout pouvoir. (Source : Valeurs Actuelles -7 février-)

 

  • A propos du fonctionnement de la Troïka (FMI/CE/BCE)

et plus largement sur la réalité anti-démocratique de la construction de l'UE.

La vidéo d’une émission d’Arte : https://www.youtube.com/watch?v=NDYNlnLP9m4

 

Le journaliste Allemand Harald Schumann a enquêté dans plusieurs pays sur les effets de la Troïka : (Union Européenne, BCE, FMI).en  Grèce, au Portugal, à Chypre: même constat. La Troïka a plombé les économies, appauvri ces pays, ruiné les populations. Les services sociaux ont été démantelés, les habitants laissés à l'abandon, avec le chômage, les dettes... On découvre une Troïka au service des banques et grosses entreprises, et ce au total détriment des populations qui ont été spoliées des richesses qui leur revenaient ou appartenaient. Un terrifiant constat où on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec la France qui prend exactement le même chemin, car sans nul doute, nous sommes sur cette voie. Si vous pensez encore que l'Europe va vous apporter l'emploi et la prospérité comme nous le vantait si bien les hommes politiques et journalistes, et si vous ne devez regarder qu'un seul documentaire pour vous convaincre du contraire, regardez celui-là: Les preuves, documents officiels et témoignages sont accablants, tout comme les pratiques quasi mafieuses de la Troïka.

 

  • Lu pour vous

Petit Traité de la décroissance sereine

Par Serge Latouche, objecteur de croissance, professeur émérite d’économie à l’Université d’Orsay, aux éditions mille et Une Nuits

 

Extraits : Nous les gavés de la surconsommation, nous vivons dans une société phagocytée par une économie qui n’a d’autre finalité que la croissance pour la croissance. Dire qu’une croissance infinie est incompatible avec un monde fini et que nos productions autant que nos consommations ne peuvent dépasser les capacités de régénération de la biosphère sont des évidences. Il nous faut proposer une alternative au délire de la société de croissance.  

C’est-à-dire une société d’ « a-croissance » dans laquelle on vivra mieux en travaillant mieux et en consommant moins, soit un projet d’une société autonome et économe recouvert par le slogan de décroissance.

Les 3 ressorts de la société de croissance (la publicité qui crée le désir de consommer, le crédit qui en donne les moyens, l’obsolescence programmée qui en renouvelle la nécessité) sont de véritables «pousse-au-crime». Des montagnes d’ordinateurs, de téléviseurs, de réfrigérateurs encombrent  poubelles et décharges avec des risques de pollution divers. L’humanité consomme déjà près de 30% de plus que la capacité de régénération de la biosphère. Notre dette écologique correspond à 34 ans de productivité biologique de la planète entière. Et ceci à cause de la logique de démesure de notre système économique. La délocalisation des productions est commandée par les actionnaires et l’approvisionnement hors région par les centrales d’achat de la grande distribution. Les crevettes danoises vont se faire décortiquer au Maroc puis reviennent au Danemark avant de repartir vers leurs lieux de commercialisation !!!

Une société de non-croissance est un préalable à tout programme d’action politique respectant les exigences écologiques actuelles pour des sociétés conviviales, autonomes et économes. Le cercle vertueux de la décroissance sereine est de remplacer l’attitude du prédateur par celle du jardinier, c’est-à-dire Produire localement pour l’essentiel les produits servant à la satisfaction des besoins de la population dans des entreprises locales financées par l’épargne collectée localement. Les mouvements de marchandises et de capitaux doivent au contraire être limités à l’indispensable dans l’optique d’une société de décroissance sereine. La société de décroissance ou plus exactement de non-croissance, implique un solide protectionnisme contre les concurrences sauvages et déloyales. La société de décroissance n’est pas un retour au carcan communautaire mais à un retissage organique du local avec des écoles villageoises, des entreprises familiales, des épiciers du coin et des cinémas de quartier. C’est un changement radical de Cap mais qui se heurte au pouvoir réel de l’oligarchie ploutocratique dominant le monde et dont les lobbies sont l’expression la plus visible.

Notre conception de la société de la décroissance n’est ni un impossible retour en arrière ni un accommodement avec le capitalisme. C’est un dépassement de la modernité. Le mouvement de la décroissance est révolutionnaire et anticapitaliste. Il se situe résolument contre la mondialisation et le libéralisme économique.

 

 

Le Délégué territorial : Michel Hanocque         Le secrétaire : Bertrand Plé

 

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