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ACTUALITÉ UKRAINE 2

 

Discours du Président Russe Vladimir Poutine

le 01.03.2022.

avec traduction et sous titrage en Français

 

Poutine a déclaré la guerre à Davos

Une guerre entre l’Ukraine et la Russie sur le terrain, et un affrontement stratégique entre l’Occident et la Russie. La “mondialisation heureuse” aura débouché sur un conflit global où l’Occident emploie tous les moyens pour essayer de sauver une suprématie de plus en plus contestée. La guerre menée contre la Russie consiste à tenter de l’asphyxier financièrement et imposer une censure de l’information mais l’économie européenne va ressortir brisée de son alliance avec le projet américain d’une transformation de l’OTAN en alliance globale dirigée contre la Russie et la Chine. Et puis une partie du monde ne suivra pas les Américains, à commencer par la Turquie, le Brésil et l’Inde. Du point de vue français, l’annonce du chancelier allemand d’un réarmement massif de son pays est le signe de la fin du pacte européen de 1950 dans lequel l’Allemagne, ayant tiré les leçons du nazisme, se mettait au service de la paix. Aujourd’hui, l’Allemagne est à nouveau une puissance militaire. La France devra en tirer les conséquences, à commencer par la fin du traité d’Aix-la-Chapelle et le renoncement à la “défense européenne”, principale chimère de Macron. Depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et le train de sanctions qui a suivi, la Russie a amassé des réserves. Un véritable trésor de guerre dont la progression s'est accélérée depuis la flambée des cours du pétrole et du gaz. Ces réserves sont celles de la banque centrale russe, 630 milliards de dollars. Des réserves constituées de devises étrangères, d'or, d'emprunts d'Etat étrangers et de placements dans des banques. Plus de 40% de ces réserves sont placées en Europe et aux Etats-Unis. Et ces 40% sont désormais gelés. L’arrêt des paiements Swift est une politique aventureuse qui peut provoquer un krach, car les Occidentaux n’ont pas compris ce qu’était le réseau Swift, technique de produits dérivés et d’assurance mutuelle. Il s’agit de faire de la Russie "un paria économique et financier mondial", selon les mots d’un haut responsable américain, auquel Bruno Le Maire a emboité le pas avant de se faire remettre en place par Macron. Et plus concrètement, paralyser les actifs de la Banque centrale russe et exclure un certain nombre de banques russes du système Swift, canal incontournable pour les transactions financières internationales, est une politique qui va se retourner contre l’Europe. En clair, dès lors qu’une banque est "dé-swiftée", elle ne peut plus payer ou recevoir des fonds d’un autre Etat pour le compte de ses clients. Mais la Russie a déjà mis en place avec la Chine un système indépendant de SWIFT nommé SFS et on peut penser que les transactions vont désormais contribuer à renforcer encore la puissance chinoise. Il est probable que quelques banques choisies conservent leur accès à Swift, ne serait-ce que pour permettre le négoce de gaz avec des Etats qui en sont dépendants, comme l’Allemagne ou l’Italie. Dans ce contexte, Macron joue les pères de la nation après avoir complètement échoué à freiner les ambitions de Poutine. Discrédité sur la scène internationale, au plan national, le président français poursuit une politique qui a échoué depuis 5 ans et la perspective d’un second mandat est, pour Charles Gave, un scénario funeste qui devrait être évité. Les Français, écœurés par la politique, sont dans l’abstention mais au deuxième tour, il apparait qu’une majorité "tout sauf macron" pourrait se dessiner.

Source : TVlibertés (https://youtu.be/KK02IXWsCN0)

 

"Ceux qui appellent à la guerre ne la connaissent pas !"

Anne-Laure Bonnel au micro d’André Bercoff sur Sud Radio

Anne-Laure Bonnel est reporter de guerre indépendante et enseignante en audiovisuel à La Sorbonne et à l’ENS Cachan. elle est aussi contributrice pour Le Figaro. Elle a été la  Réalisatrice de “Donbass” en 2016

 

 

Sanctions économiques :

« La Russie peut tenir deux ans, la France deux mois ! »

Charles Gave au micro d’André Bercoff sur Sud Radio

 

 

L’inutilité de l’Europe démontrée par Macron

Misère de l’euro-macronisme. On se souvient qu’Emmanuel Macron avait pris ses fonctions au son de l’hymne de l’UE. Cinq ans plus tard, il chante toujours les louanges de l’intégration européenne : pour peu qu’elle soit unie, l’Europe peut assumer un rôle majeur dans le monde – tel est le credo lyrique du maître de l’Elysée, en parfaite harmonie avec le catéchisme bruxellois. Il vient pourtant lui-même de faire la démonstration du contraire dans deux dossiers brûlants et cruciaux.

Le premier concerne sa décision de mettre fin à la présence de soldats français au Mali. L’annonce a certes été mise en scène, le 17 février, en associant partenaires européens et africains. Mais qui doute un instant que c’est à Paris qu’a été prise la décision de « réarticuler » l’opération Barkhane ? Et de sonner le glas, par voie de conséquence, de la mission Takuba qui associait pourtant des forces spéciales d’une dizaine d’Etats européens (Italie, Estonie, Tchéquie, Suède…).

Ce choix contraint laisse évidemment ouverte la question de la lutte contre l’islamisme radical qui n’a cessé de métastaser au Sahel puis en Afrique de l’Ouest. Il constitue en tout cas l’aboutissement d’une dégradation rapide des rapports entre Paris et Bamako, dès lors que l’« aide » armée s’est accompagnée de la persistance (voire du renforcement) de l’arrogance et de l’ingérence. Ce que les pays africains supportent de moins en moins.

La diplomatie française n’a ainsi pas eu de mots assez durs vis-à-vis de la junte malienne arrivée au pouvoir dans la foulée des coups d’Etat d’août 2020 puis de mai 2021. Elle a mis en cause la légitimité des officiers désormais à la tête du pays – qui bénéficient pourtant d’un large soutien populaire – et exigé d’urgence des élections, avec l’appui de Bruxelles qui a fait ce qu’il sait bien faire : imposer de lourdes sanctions, allant jusqu’au blocus du pays. Comment s’étonner dès lors qu’une large partie du peuple malien ait fêté le départ des soldats français ? Ce même rejet des réprimandes infligées par l’ex-puissance coloniale se retrouve au Burkina Faso et en Guinée, où des militaires ont chassé des régimes corrompus ou impuissants.

Et ce n’est certes pas le sommet UE-Union Africaine des 17 et 18 février (dont Ruptures rendra compte dans une prochaine édition) qui aura regagné les bonnes grâces des peuples africains. 150 milliards d’euros d’investissements ont été promis, en déclamant que le lien Europe-Afrique constitue « le grand projet géopolitique des décennies à venir ». Evidemment sous condition de « transparence », de « bonne gouvernance », et d’écologie. Ce qui n’augure pas d’une coopération d’égal à égal.

A Bruxelles, on ne cache pas qu’il s’agit en réalité de faire pièce aux grands projets chinois d’infrastructures (dits « routes de la soie »), et à une présence militaire russe souhaitée par plusieurs capitales africaines. En coulisse se joue aussi une rivalité entre Paris et Berlin dès lors qu’il s’agit d’accéder aux immenses ressources et marchés africains (la chancelière Merkel avait fait plusieurs tournées fructueuses sur le Continent noir, y compris dans le « pré carré » français).

Que les Etats reprennent la main lorsque le défi est essentiel, le président français l’a également démontré dans le second cas, la crise ukrainienne. Il s’était ainsi rendu à Moscou en proclamant vouloir être un « faiseur de paix » par le rapprochement des points de vue. Dans ce dossier, l’Union européenne, dont les Etats membres dissimulent difficilement leurs divergences, ne sait qu’ânonner ad nauseam les éléments de langage belliqueux élaborés à Washington. Et personne ne croit sérieusement qu’Emmanuel Macron ait fait le déplacement en tant que « président de l’UE » (ce qu’il n’est nullement, la France coordonne seulement, ce semestre, les travaux des Conseils des ministres des Vingt-sept). Vladimir Poutine l’a reçu, comme il l’a fait pour le chancelier allemand, mais a évidemment snobé le vrai président (permanent) du Conseil européen, Charles Michel. Quand c’est important, l’UE ne peut faire que de la figuration, le cas échéant en aboyant.

Las, le maître de l’Elysée a jugé bon de se concerter mille fois, avant et après son déplacement, avec ses pairs européens ainsi qu’avec l’Oncle Sam, comme s’il redoutait finalement de parler au nom d’une France majeure et indépendante. S’il l’avait fait, peut-être aurait-il réussi avec son hôte une percée diplomatique en faveur de la paix, et évité le camouflet final de Moscou.

N’est pas de Gaulle qui veut.

Pierre Lévy, Éditorial paru dans l’édition du 23/02/2022 de ruptures-prresse, soit avant l’entrée des troupes russes en Ukraine

 

Casto 3 c