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VALEURS COMMUNES et VALEURS PARTAG2ES

Les valeurs communes des Calédoniens

ou Valeurs partagées

 

Celles de la république Française : Liberté-Egalité-Fraternité car nous avons tous la même Nationalité alors que nous n’avons pas tous la même citoyenneté !!

On pourrait penser qu’en dehors de ces valeurs, il ne peut y en avoir d’autres entre une société mélanésienne patriarcale ,non démocratique dans laquelle on parle de sujet, organisée de manière clanique dans laquelle la femme n’est pas considérée ,avec une société européenne moderne, démocratique, laïque , paritaire.

Toutefois il y en a d’autres :

  • La démocratie représentative comme mode de gouvernance, avec une spécificité : la décision consensuelle prime sur la décision majoritaire dans l’esprit Océanien.

Cette nuance est fondamentale car elle illustre à elle seule d’autres valeurs communes :

  • Terre de parole : la parole met du temps à faire son chemin, mais quand elle est donnée c’est qu’un long processus a abouti.
  • Terre de partage : subir l’invasion Française, par ses colons puis ses émigrés a bouleversé la société Kanak. Elle a partagé ses ressources sous la contrainte, en échange d’une émancipation par le progrès et la modernité. D’autres migrants économiques ont aussi peuplé progressivement le territoire et créé une société métissée. Les valeurs culturelles sont multiples, mais elles ne sont plus Kanaks, Françaises, Wallisiennes ou Javanaises, elles sont le fruit du partage. On les regroupe aujourd’hui par facilité sous l’appellation de « valeurs océaniennes ».
    Il serait bon de les préciser davantage.
  • Les traditions perpétrées avec une réelle spiritualité. Majoritairement chrétiens, catholiques et protestants, les habitants sont habités par des valeurs de respect et de partage. L’évangélisation est une histoire commune aux Océaniens et se superpose avec une spiritualité de type animiste.
    - La coutume est aussi une valeur partagée : faire un geste à son hôte, témoigner son engagement et tisser des liens, demander pardon, célébrer la communion, se retrouver ensemble.
  • La laïcité apparaît comme une valeur exogène, acceptée mais non érigée au sommet des valeurs communes comme elle l’est en France. Une employée de l’administration portant une croix autour du cou ne choquera personne ici. Une bénédiction prononcée avant un repas officiel non plus.

Le droit coutumier apparaît parfois comme une entorse à l’Egalité. Il a pourtant un point commun avec le droit commun : le Droit. Avoir des règles, s’y plier, être jugé sont des éléments constants et partagés. Circonscrire l’application de l’un ou de l’autre Droit est une évidence. Que ces règles de droit soient écrites ou orales, est encore un autre aspect.

Néanmoins, veiller à ce que dans chaque droit le principe de Liberté – Egalité – Fraternité soit un repère pour mesurer les écarts. On peut ainsi avoir des systèmes sociaux moins égalitaires et plus fraternels, plus libertaires et moins égalitaires.

  • La déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 semble être le fondement communément acceptable.
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  • La propriété privée est une valeur différemment partagée dans la coutume et dans le droit commun. Reconnue pourtant comme valeur universelle dans le monde marchand, elle résiste dans la tradition Kanak où elle prend la forme d’une propriété collective. La Loi reconnaît donc cet aspect sur le foncier coutumier et d’autres, par la création de GDPL.

GDPL (Groupements de droit particulier local) – source ADRAF

Le GDPL est une structure originale qui n’existe qu’en Nouvelle-Calédonie.
Introduit dès 1981 dans le cadre de la réforme foncière pour concilier les exigences du droit civil et l'organisation coutumière traditionnelle, le GDPL est une structure juridiquement reconnue, dotée de la personnalité morale.

Il regroupe des individus liés par la coutume (au sein d’une famille, d’un clan, d’une tribu). Le GDPL est donc principalement constitué de personnes de statut civil coutumier et il est régi par le droit coutumier.

Jusqu’en 1988, les textes encadrant les GDPL les destinaient à la gestion de droits fonciers dans le cadre de la réforme foncière.

Les premiers GDPL fonciers ont été constitués au début des années 1990 en vue de bénéficier des attributions foncières effectuées par l’Adraf d’Etat, sous le régime du droit coutumier.

Le texte régissant les GDPL n’étant pas restrictif, un GDPL peut avoir tout objet : il existe aujourd’hui des groupements à vocation culturelle, économique, sociale, etc.

  • reste une notion appréciée différemment selon qu’on se réfère à la coutume, qu’elle soit Kanak ou polynésienne, ou au droit commun.

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune. ( DDHC 1789).

Parler de sujets, de vassaux, de lignée de chef, d’adoption d’enfants, n’a de répercutions que pour ceux qui partagent ces valeurs dans leur organisation sociale. Ces valeurs ne sont par ailleurs pas identiques dans toutes les chefferies.

L’enjeu pour la société Calédonienne dans son ensemble, est de concilier ces spécificités sans dérive communautariste, c’est-à-dire sans risque de voir ériger en règle commune ce qui est le propre d’une communauté.

  • .Les 160 ans d’histoire commune avec la France ont ainsi modelé des convergences, à commencer par la langue.
    Le deuxième aspect fondateur est l’unification d’un territoire sous une seule entité. La Nouvelle-Calédonie en tant que « territoire unifié » est née en 1853. Auparavant elle était une terre composée de chefferies ou royaumes, sans unité réelle. Il n’y a donc jamais eu de constitution d’un peuple en nation jusqu’à ce jour, puisque l’unification s’est faite sous la constitution Française et que le code de l’indigénat en vigueur restreignait les droits des populations colonisées. Les premiers Kanaks n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1946, puis de manière généralisée en 1957. La citoyenneté Française pour les Kanaks est donc la seule qu’ils ont connue. Ils sont donc passés d’un mode de vie tribal à une nation avec d’autres, au rythme et bon vouloir de la puissance coloniale. La notion de citoyenneté est donc intrinsèquement liée à la France, et d’un point de vue Kanak, uniquement utile dans une lutte d’émancipation du « peuple Kanak » face à la puissance coloniale.
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Le socle de valeurs communes est donc capital : il doit être le dénominateur commun, admis et partagé par tous les citoyens du pays.

 

Pour la délégation UPR NC

Michel Hanocque, délégué territorial UPR en Nouvelle-Calédonie