La Stratégie du Choc

 

Strategie choc

 

 

La Stratégie du choc :

 

 est un essai socio-politique altermondialiste publié en 2007 par la journaliste canadienne Naomi Klein

Après une préface où elle expose les différents points de son argumentation, le premier chapitre porte sur la torture et plus particulièrement sur les expériences de lavage de cerveau effectuées par Donald Ewen Cameron et qui auraient été financées par la CIA. D'après Naomi Klein, ces recherches étaient menées pour détruire la personnalité du sujet en lui administrant des chocs divers afin d'obtenir une « page blanche » sur laquelle on pourrait écrire une nouvelle personnalité.

S'appuyant sur plusieurs recherches documentaires, Naomi Klein soutient que, de la même manière, des désastres (catastrophes naturelles, changements de régimes, attentats), qui conduisent à des chocs psychologiques, permettent aux chantres du capitalisme d'appliquer la doctrine de l'école de Chicago dont Milton Friedman est l'un des représentants les plus connus. Ils imposeraient, à l'occasion des désastres, des réformes économiques que Naomi Klein qualifie d'ultra-libérales telles que la privatisation de l'énergie ou de la Sécurité sociale

Naomi Klein cite plusieurs exemples pour étayer sa thèse. En particulier, elle évoque les dictatures de Pinochet au Chili et de Soeharto en Indonésie, ainsi que le cas de la Bolivie, où les réformes ont été conduites en déportant temporairement les responsables de gauche. L'autrice évoque de plus les libéralisations qui ont suivi la chute du bloc de l'Est en Pologne et en Russie, au début des années 1990, le gouvernement de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, la fin de l'apartheid en Afrique du Sud. Les politiques qui ont été pratiquées aux États-Unis depuis 1990, mais plus particulièrement sous l'administration Bush, sont particulièrement visées, notamment la privatisation progressive de la sécurité aux États-Unis. Cela l'a conduite à s'intéresser à la gestion de la guerre en Irak. D'après Naomi Klein, on assiste depuis 2001 à l'émergence d'une industrie de la sécurité intérieure, les attentats du 11 septembre ayant été utilisés comme un choc « utile ». Cet argument est le point de départ à l'origine du livre, d'après l'autrice.

Naomi Klein dénonce ici l'existence de forces concertées pour assurer la prise de contrôle totale de la planète entière aux tenants d'un ultra-libéralisme mettant sciemment à contribution crises et désastres pour substituer la seule loi du marché et la barbarie de la spéculation aux acquis des civilisations et aux valeurs politiques et culturelles qu'elles se sont employées à établir. Remarquablement conduite et documentée, cette histoire secrète du libre marché est un ouvrage que doivent lire toutes affaires cessantes les citoyens du monde détenteurs d'une responsabilité impossible à déléguer.