LETTRE D'INFORMATION N° 3

Lettre d’Information N°3 de l’UPR NC –15 décembre 2017

 

  • « Le secteur culturel en danger d’appauvrissement irréversible »

 

Les principaux responsables des structures culturelles du pays ont adressé un courrier à Philippe Germain. Les coupes successives et le manque de visibilité mettent le secteur à l’agonie. Au Conservatoire, la situation, extrêmement tendue, a entraîné une baisse drastique de la présence de la structure en dehors de Nouméa. Tous les agents sont donc en grève. Ils sont unanimes, inquiets et ont décidé, hier, de s’adresser au président du Gouvernement, Philippe Germain.

« Après nous être réunis pour confronter nos difficultés respectives, il est apparu assez clairement que l’exercice budgétaire 2018 constituera un démembrement significatif et irréversible de l’action culturelle en Nouvelle-Calédonie. » Un constat effectué après plusieurs années de coupes drastiques de subvention de la part de l’institution envers ce secteur. Les exemples de structures en danger sont nombreux.

« A Nouméa, la situation du Musée maritime s’annonce insoutenable. L’académie des langues Kanak votera certainement un nouveau budget sans crédit d’action, le Conservatoire de musique et de danse abandonne sa politique de diffusion et ne pourra plus dispenser d’enseignement musical et chorégraphique dans l’intérieur et les îles, par extension l’Association de formation des musiciens intervenants est appelée à disparaître. La bibliothèque Bernheim abandonne des pans entiers de ses missions. Le Théâtre de l’île est appelé à supprimer les séances scolaires et ses formations. »

A l’heure où la jeunesse calédonienne est unanimement considérée comme prioritaire, il nous semble que l’apport du secteur culturel en cette matière n’a pas été mesuré à sa juste valeur ».

Et si ce courrier est adressé « en toute humilité », les signataires préviennent qu’à l’instar de ce qui se passe actuellement au Conservatoire, il paraît assez inévitable que de nombreux acteurs de la filière se tourneront vers l’opinion publique.

 

Parmi les signataires de ce courrier, on retrouve les responsables de la Sacenc, du Chapitô, du Musée maritime de la Nouvelle-Calédonie, du théâtre de l’île, de l’ADCK, de la Maison du livre, de l’AFMB, du Conservatoire et de la bibliothèque Bernheim.  (LNC)

 

 

Une vie de plus en plus dure, résume l’intersyndicale Cogetra, SGCINC, Soenc retraités, SRT, SRC et APCM de Nouvelle-Calédonie. Le pays compte 35 000 seniors, des « consommateurs » et « électeurs ». Près de 500, selon les organisateurs, avaient décidé hier de marcher vers le gouvernement. Parce que la coupe est pleine.

Sous un parapluie détourné en ombrelle, deux ex-employées dans l’encadrement scolaire à Nouméa ne décolèrent pas. « Depuis que je suis à la retraite, j’ai perdu 25 000 francs ! Tous les mois, on nous en enlève un peu plus ! » claque Danielle, soutenue dans ses propos par Monique. « Des gens ont 50 000 francs de retraite. Ils n’ont plus les moyens de vivre ». Surtout dans la capitale où l’isolement condamne, et où la cherté de la vie asphyxie. Pour tenir debout, « ils mangent du pain avec du thé ». Inquiet, Pierre, ancien technicien chez Aircal, est tout spécialement descendu de Hienghène, par « solidarité avec le mouvement ».

La mobilisation a, toutefois hier, marqué un point. Le président du gouvernement Philippe Germain, accompagné de Jean-Louis d’Anglebermes et de Christopher Gygès, a reçu une délégation. « Si les choses sont respectées, on est satisfaits » note Bruno Heuea Poroi qui pense à une urgence. « Sur le pouvoir d’achat, il faut faire quelque chose rapidement ». (LNC du 8/12/2017)

 

 

Lors du premier jour de sa visite, Édouard Philippe a affirmé vouloir « travailler dans le détail » à la préparation du référendum. Les réunions vont s’intensifier au haussariat avant un nouveau Comité des signataires, en mars.

« J’ai rappelé aux différents partis que les institutions doivent jouer pleinement leur rôle. Lors de ma déclaration de politique générale, en juillet 2017 j’avais souhaité que le Congrès puisse déterminer et arrêter la question qui sera posée aux électeurs.

Le temps fort de la première journée d’Édouard Philippe en Nouvelle-Calédonie restera la réunion des groupes de travail du Comité des signataires, qu’il a présidée en début d’après-midi à la résidence du haussariat.

Il a rappelé avoir chargé le haut-commissaire de conduire des réunions pour travailler « dans le détail » à la préparation du référendum.

« À titre personnel et au nom du gouvernement, je suis déterminé à ce que l’État joue tout son rôle dans ce processus. L’État n’est pas seulement garant ou arbitre de ce processus. Il en est partenaire ».

« Si les élus du Congrès ne se mettent pas d’accord sur cette question, l’État prendra ses responsabilités. Je souhaite également que le Congrès propose une date pour la consultation ».

Édouard Philippe indique avoir « proposé que l’État organise une discussion intense complète, avec tous les acteurs, pour que nous puissions, dans la perspective de la consultation, déterminer les spécificités, les points d’accord, les convergences sur ce qu’est la Calédonie, sur ce qui se passera après la consultation. Je constate une profonde envie de tous les partis de donner toute sa chance au dialogue. L’ensemble des forces politiques veulent déterminer les conditions d’une vie commune, pacifique, prospère, adaptée à la réalité de la Nouvelle-Calédonie ».

Édouard Philippe veut que les choses avancent, et qu’elles soient ponctuées par une réunion du Comité des signataires qu’il entend réunir à Paris dans la première quinzaine de mars 2018.

 

Impressions

Les premières annonces d’Édouard Philippe ont été dans l’ensemble bien accueillies par les responsables politiques locaux. Pierre Frogier (Rassemblement) considère qu’après cinq années perdues, l’État redevient acteur et joue pleinement son rôle. Philippe Michel (Calédonie ensemble) a été attentif au souci du Premier ministre de faire en sorte que les choses se passent au mieux et sans contestation lors du référendum. « Nous avons vu toutes les délégations et tous les groupes adopter une posture ouverte, ce qui n’était pas évident il y a un mois à Paris. C’est donc positif », a observé Paul Néaoutyine (UNI). « C’est par le dialogue que se sont faites toutes les grandes avancées, le Premier ministre met le dialogue au cœur de sa méthode et ça correspond aux valeurs de l’Union calédonienne » a relevé Gilbert Tyuienon. Harold Martin (Républicains calédoniens) a qualifié de très bonne chose le fait que le Congrès soit invité à s’emparer de la réflexion sur le contenu et le périmètre de la question. « Au moins, ça se fera en direct, en transparence et pas dans le dos des Calédoniens. » (LNC du 4/12/2017)

 

Pour les mois qui nous séparent du référendum, Édouard Philippe veut créer un groupe de travail restreint, composé d’une dizaine de personnes représentatives des groupes politiques constitués au Congrès. « Nous devons prendre le temps de continuer la discussion et la focaliser sur des sujets qui détermineront la façon dont nous vivrons après la consultation ».

Le Premier ministre veut que d’ici la fin du mois de janvier, soit dressé un bilan de la mise en œuvre de l’accord de Nouméa. « Les acquis, les restes à réaliser, les richesses et les manques. » A ce sujet, il s’est dit frappé par ce qui a été réalisé, dans le Nord et dans les Îles. Il souhaite aussi un état des transferts de compétences. Celles qui l’ont été, celles qui pourraient encore l’être. Le troisième thème de travail posé porte sur la place de la Nouvelle-Calédonie dans son espace régional et dans le monde. Dernier thème : prendre le socle des valeurs communes de la Calédonie et voir dans quelle mesure il peut constituer les fondements de la société de demain.

Le référendum aura lieu, son résultat devra être reconnu par tous « comme légitime et sincère ». L’Etat se dit totalement engagé pour assurer la transparence nécessaire (inscriptions d’office et poursuite de la campagne de sensibilisation pour l’inscription des jeunes majeurs) Édouard Philippe a redit qu’il voulait que le Congrès définisse lui-même la formulation de la question, qui sera nécessairement binaire comme l’a prévu l’Accord de Nouméa « mais aussi sans ambiguïté, et compréhensible ». Elle implique un effort de simplification extrême. On peut regretter ou se réjouir de cette formulation, mais elle ne doit pas résumer à elle seule le débat sur les projets de la société calédonienne ». Il souhaite également que le Congrès propose une date du référendum, qui pourrait être le dimanche 28 octobre 2018.

Il y aura une campagne avant le référendum. Là aussi, l’État posera des bornes et des jalons, en ce qui concerne les documents électoraux ou pédagogiques. « Nous devons innover pour assurer la sérénité des jours d’avant. C’est pourquoi je propose la création d’une commission des sages qui veillera à ce que les propos et les débats soient à la hauteur de ce qui doit être transmis aux jeunes générations. Ces sages devront veiller à ce que les propos de campagne ne viennent pas blesser la société calédonienne ou violenter ses valeurs : celles de la République, celles de la Déclaration des droits de l’homme, celles de la civilisation kanak. »

 

Le président du Sénat coutumier Pascal Sihaze s’est félicité des mots du Premier ministre sur la culture kanak. Après avoir évoqué l’identité kanak, le Premier ministre est reparti du Sénat coutumier avec de nombreuses requêtes sous le bras.

 « Nous considérons que le rééquilibrage en faveur du peuple kanak n’a toujours pas atteint son objectif », précise l’intervention au nom du Sénat coutumier ainsi que de la toute nouvelle coordination du Conseil national des grands chefs. « Tous les indicateurs démontrent une marginalisation des territoires coutumiers qui restent sous-développés et un recul important de la population autochtone, dans les emplois institutionnels, dans les activités économiques et sociales ». Une conclusion claque : « en trente ans, la citoyenneté et le destin commun n’ont pas émergé ».

Grands chefs et sénateurs ont formulé des requêtes. Telles que « la rétrocession immédiate des terres » d’Ataï, la prise en compte dans les contrats de développement des programmes du plan Marshall, ou encore, sur le plan législatif calédonien, la reconnaissance des chefferies par une loi du pays. Autre demande « avec insistance », l’Etat est attendu sur le lancement - à très court terme - d’« un travail d’inventaire sur le patrimoine commun de la colonisation ». Un bilan par des experts et une équipe locale. Une analyse des « impacts positifs et négatifs »...

Devant les grands chefs, le Premier ministre a investi un champ cher aux coutumiers. En 2018, « une décision devra être prise. Et cette décision est importante pour le droit qui est applicable » a indiqué Edouard Philippe. « Ce que vous m'avez dit dans cette grande case, est plus important et plus profond encore que la question du droit. C'est la question de l'identité de ce peuple, de sa culture, de son histoire... » Et quel que soit le résultat du vote, « il y aura toujours ce sujet de l'identité kanak ». (LNC du 4/12/2017)

 

  • Toujours plus de monde sur terre et de moins en moins de boulot, ça va donner quoi… ?

Chez Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne comme chez Amazon le concurrent américain il n’y a quasi aucune présence dans leurs entrepôts, toutes les tâches de manutention sont effectuées par des robots. Les robots rangent, transportent, portent plus de 500 kilos de marchandises. Quand ils ont fini, ils rentrent bien sagement à leur place. Dans ces 2 entreprises les travaux précis seraient encore assurés par des êtres humains mais selon la banque mondiale entre 1990 et 2007, 670 000 emplois industriels ont été détruits. Sur cette même période le nombre de robots a été multiplié par quatre. Fin 2016, Amazon faisait travailler 45 000 robots. Qu’en est-il aujourd’hui ?

 

  • Macron a reçu les chefs de parti pour évoquer le mode de scrutin des européennes

L’intention est de revenir à des listes nationales pour les élections européennes de 2019, à la place des grandes circonscriptions comme en 2014. Par contre, Macron a oublié de consulter François Asselineau, président-fondateur d’une des plus gros partis de France en nombre d’adhérents (ceux-ci approchant des 30000), mais aussi en fréquentation du site internet (le site UPR est le site de parti politique français le plus visité). Source : Le Figaro (20 novembre)

 

  • Grande-Bretagne: l’industrie engrange ses plus fortes commandes depuis 1988 … suite au Brexit !

La chute de la livre sterling qui a suivi le vote en faveur du Brexit a été bénéfique aux usines et contribue à la baisse record du chômage outre-manche. A bon entendeur : les prophéties apocalyptiques concernant le Brexit n’ont pas lieu, c’est plutôt tout l’inverse !  Source : Boursorama (21 novembre)

 

  • La Commission européenne adresse un avertissement sévère à la France

La France est l’un des 6 pays épinglés. Si un tour de passe-passe permet à la France d’être en-dessous du déficit de 3% en 2017, ce ne sera probablement pas le cas en 2018. A noter que cette mise en garde arrive juste après que la France ait été obligée d’augmenter sa contribution au budget européen de 2 milliards d’euros par an. Elle passe donc de 23 à 25 milliards d’euro. le déficit net pour la France ne sera plus de 9 milliards mais de 11 !

 

 

  • Perturbateurs endocriniens dans les biocides, Passage en douce européen.

Alors que tous les projecteurs sont braqués sur les critères de définition des perturbateurs endocriniens pour les pesticides, la Commission européenne vient de les adopter sans aucune contestation pour les biocides, qui ne sont que des pesticides employés dans un cadre domestique. Ahurissant !

La polémique fait rage entre la Commission européenne d’une part, les ONG, plusieurs États dont la France, et la majorité des eurodéputés d’autre part, sur la définition des critères définissant un perturbateur endocrinien, en particulier pour les pesticides. Le Parlement européen a d’ailleurs rejeté le projet présenté par la Commission en octobre dernier.

Mais les opposants très actifs en matière de pesticides se sont fait avoir comme des bleus sur les biocides. Il s’agit pourtant des mêmes molécules, elles changent juste de dénomination lorsqu’elles sont utilisées à l’intérieur des logements ! On les trouve dans les bombes insecticides, les prises électriques anti-moustiques, les traitements anti-acariens, les colliers ou les poudres anti-puces du chien ou du chat…

Or la Commission européenne a appliqué ses critères de définition des perturbateurs endocriniens aux biocides sans qu’il y ait de manifestations ou de batailles homériques au Parlement, au Conseil européen ou par médias interposés. Les ONG en pointe sur ce combat ne se sont pas manifestées. Le règlement a même été publié le 17 novembre au Journal officiel de l’Union européenne sans susciter l’indignation.

Les critères jugés beaucoup trop laxistes pour les pesticides le restent pourtant quand ils deviennent des biocides utilisés dans les logements. « Le niveau de preuve exigé pour qu’un biocide soit classé perturbateur endocrinien est beaucoup trop élevé, il n’est pas protecteur, réagit le Beuc, le Bureau européen des unions de consommateurs dont l’UFC-Que Choisir est membre. Les critères sont à 99 % semblables à ceux qui ont été proposés pour les pesticides. »

Après coup, on a peine à croire que ce règlement ait pu être publié aussi facilement, mais il existe deux catégories de règlements européens. Celui qui concerne la définition des perturbateurs endocriniens pour les biocides relève du « règlement délégué », il est du seul ressort de la Commission de Bruxelles, ne nécessitant ni votes ni débats au Conseil ou au Parlement.( Source : Quechoisir.org)

 

Le Délégué territorial : Michel Hanocque         Le secrétaire : Bertrand Plé

 

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