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Lettre d'INFORMATION N° 17

Lettre d’Information N°17 de l’UPR NC – 15 juillet 2018

 

  • Coupe du monde 2018 : comment la Russie a réussi un sans-faute dans son organisation

L'organisation de la Coupe du monde de football 2018 en Russie n'était pas vue d'un bon œil par bien des analystes pour bien des raisons. Pourtant, Vladimir Poutine déjoue les pronostics, tant l'organisation de la compétition est réussie.

L'organisation de la Coupe du Monde de la FIFA en Russie avait fait l’objet de critiques a priori. De même, des menaces de boycott avaient pu voir le jour. Enfin, des inquiétudes relatives à une volonté de Vladimir Poutine d'utiliser l’événement au service de sa gloire avaient pu voir le jour.  Quel est le véritable bilan de l’événement pour le président russe ? Cette Coupe du Monde est un succès incontestable pour la Russie comme pour Poutine. En effet, les objectifs de la compétition sont largement remplis.

C’est la première fois que la FIFA choisit la Russie comme pays organisateur d’un événement à la couverture médiatique quasi-universelle. C’est également la première compétition sportive mondiale organisée en Russie depuis les JO de Moscou en 1980. Les JO de Sotchi de 2014 n’avaient pas pu avoir le même retentissement car c’étaient des JO d’Hiver et ils ne bénéficient pas de la même visibilité globale que les JO d’été ou la Coupe du Monde de football.

D’un point de vue médiatique, le succès est évident : les télévisions du monde entier retransmettent des images magnifiques d’un pays très beau, de stades ultra-modernes et rénovés, de supporters accueillis dans de belles fan-zones comme à Moscou ou à Kaliningrad. Avec ce mois de compétition, la Russie a réussi à changer son image de pays froid et délabré qu’elle avait souvent conservée à l’Ouest. En termes footballistiques, il s’agit d’une occupation du terrain réussie.

D’un point de vue diplomatique, le succès est éclatant. Malgré le boycott politique décidé par le Royaume-Uni et suivi par l’Islande et la Pologne dans le sillage de l’affaire Skripal, plus de 17 chefs d’Etats et de gouvernements sont venus à Moscou rencontrer Vladimir Poutine : le président coréen Moon, l’héritier saoudien Ben Salmane, le président sénégalais Sall, etc. Le roi des Belges est venu soutenir sa sélection nationale et le Secrétaire général de l’ONU Gutierres s’est lui aussi rendu en Russie. Même Donald Trump  - dont l’équipe n’est pas qualifiée – est annoncé après le Mondial. Le boycott est finalement limité aux membres de la famille royale est aux autorités gouvernementales britanniques ainsi qu’au président polonais Duda. Les controverses sur les conditions d’attribution de la compétition, sur le dopage des athlètes russes à Sotchi puis Pyeongchang ou encore sur l’utilisation de la compétition sont aujourd’hui largement couvertes par la satisfaction exprimée par les fans, les journalistes, les supporters… et la population locale.

En effet, la Sbornaïa a terminé deuxième du groupe A, a atteint les buitièmes de finale et a même écarté l’Espagne pour parvenir à un stade de la compétition jamais atteint et n'a été éliminée qu'aux tirs au but par la Croatie en quart de finale (Source : atlantico - Cyril Brett)

 

  • Le débat sur le foncier revient sur la table
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  • Souvent laissée de côté par les politiques, car trop sensible, la question de la politique foncière ressurgit. 30 ans après la création de l’ADRAF , des discussions sont en cours pour faire évoluer les missions

    Les questions foncières n’étaient pas à l’ordre du jour de la visite présidentielle. Et pourtant, dans son discours de clôture, le 5 mai, Emmanuel Macron, au détour d’une réflexion sur la « souveraineté alimentaire », dont la Nouvelle-Calédonie est très loin, y a fait une allusion appuyée. « Nous avons un grand travail à produire pour mieux mobiliser le foncier et changer les règles, avec une structuration juridique et financière qui permettra d’exploiter davantage les terres et de les exploiter mieux », a-t-il ainsi déclaré au Théâtre de l’Île, notant que « l’espace ne manque pas » sur le Caillou. Une référence aux chantiers lancés par les autorités, notamment la province Sud, pour avancer vers « l’autosuffisance » agricole. Mais aussi au travail beaucoup plus discret entamé à propos de l’ADRAF. Depuis 2016, les groupes politiques discutent sous l’égide du haussariat, de l’avenir de cette Agence de développement rural et d’aménagement foncier, qui, depuis 1988, sous la tutelle de l’État, gère la redistribution de terres aux clans kanak.  Le document issu de ces discussions, et qui évoque les conditions d’un transfert prévu par l’accord de Nouméa mais jamais réalisé, a été présenté lors du dernier Comité des signataires. Et n’a fait l’objet que de très peu de commentaires publics depuis. Le consensus est là mais la « validation politique » prend du temps.

  • Trente ans après la poignée de main et quarante après le début de réforme foncière, la question est toujours sensible. L’actualité récente l’a montré. En mars, plusieurs dizaines d’agriculteurs, « exaspérés » par des panneaux - à La Tontouta, notamment -, des courriers ou des actes de délinquance - abattages, menaces… - interpellaient le gouvernement sur « la recrudescence des revendications foncières ». Un sentiment que les chiffres de l’ADRAF, qui a reçu quarante courriers dont une vingtaine de nouvelles revendications en 2017, un chiffre stable, voire en légère baisse, ne confirment pas. Mais derrière l’inquiétude, le débat se prépare. Pendant qu’Emmanuel Macron attirait tous les regards, Emmanuel Hyest, était, lui aussi, en visite. Le président de la fédération nationale des Safer, sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural qui aident, en Métropole, les exploitants à accéder à la terre, avait été invité par la FNSEA. « On est à un moment important, explique David Perrard, le chef de file local du syndicat agricole, dont Emmanuel Hyest est d’ailleurs issu. Ce qui se dessine, c’est une convention avec les Safer et le gouvernement pour qu’elles puissent nous apporter leur expertise ». Une perspective confirmée par Nicolas Metzdorf qui pointe un « besoin urgent de nouveaux outils ». D’après l’ADRAF, le prix moyen de l’hectare sur le marché rural a été multiplié par six depuis 2000, rendant les installations d’agriculteurs - et la redistribution foncière, d’ailleurs - difficiles. « Les propriétaires calédoniens vieillissent, beaucoup de terrains doivent changer de main dans les 5 à 10 ans, reprend l’élu. Sans outils juridiques et financiers pour réguler le marché foncier, il va y avoir une vraie crise pour le secteur ».

    Les missions… et les finances

    Faire évoluer les missions de l’ADRAF ? C’est ce que dessine le document d’orientation présenté à Paris. « L’idée, c’est que la réforme foncière continue, mais avec plus de sécurité pour les terres privées, confie un élu côté indépendantiste. Et avec une agence qui insiste sur la valorisation agricole, que ça soit du privé ou du coutumier ». Rien n’est fait. Certains, comme les Républicains calédoniens ont approuvé le document, mais sont pour l’instant hostiles à un transfert. « On a épuisé les termes du débat sur l’outil, mais il y a la question de la politique foncière que l’on mènera avec qui reste sur la table », note Louis Mapou de l’UNI. Et surtout, il y a la question des finances. « Pas question de transférer avec le périmètre budgétaire actuel », insiste-t-on à Calédonie ensemble. En 2017, l’ADRAF a touché 181 millions de francs des ministères parisiens, la majeure partie de ses recettes, et disposait au final d’une soixantaine de millions pour l’acquisition foncière. Bien peu à côté des enjeux. Les négociations se mènent donc aussi avec l’État.

  • Entretien avec Jean-François Nosmas, directeur général de l'ADRAF

    L’ADRAF a été créée il y a 30 ans. Ses missions sont-elles toujours les mêmes ?

  • Oui, mais le contexte a évolué. La mission première de l’agence depuis sa création est de mener la réforme foncière avec dès le départ une idée de rétrocession aux clans kanak revendicateurs, mais aussi de mise en valeur. Dans les premières années, l’urgence pour l’ADRAF d’État était de redistribuer le foncier accumulé par les opérateurs précédents. Petit à petit, on s’est habitué à la réalité du terrain et aux grands besoins d’accompagnement, de clarification des droits de chacun sur les terres attribuées. Cette « sécurisation foncière » est aujourd’hui une des missions principales.

    L’ADRAF fait-elle de moins en moins de redistribution ?

    En 40 ans de réforme foncière, 30 ans d’ADRAF d’État, un travail considérable a été mené : on a répondu à une bonne partie des revendications posées. C’est ça qui explique que la redistribution est bien moindre mais il y a aussi des raisons pragmatiques : les finances. On intervient en zone rurale - et périurbaine -, où le prix des terrains a explosé à partir des années 2000. Conjugué à une baisse de nos subventions, provenant à plus de 90 % de l’État, ça nous donne des capacités d’actions limitées. Le budget d’acquisition pour 2018, c’est 60 millions là où les terrains à potentiel agricole se vendent 1 à 2 millions de francs l’hectare. On a tout de même un stock important, près de 9 000 hectares, dont la plupart sont des terrains acquis voilà des années, et qu’on fait en sorte d’attribuer. Le rythme était plutôt bas en 2017 - 200 hectares - mais vu les décisions du conseil d’administration, on est quasiment sûr d’attribuer au moins 900 hectares en 2018.

    Certains regrettent que les terrains attribués ne soient pas suffisamment mis en valeur…

    Une fois les attributions faites, les clans et les familles sont chez eux, ils ont leur vision de l’aménagement, qui peut dépendre de leurs moyens. Ce qu’on voit, c’est que la réappropriation du foncier prend du temps, et c’est normal, mais elle se fait petit à petit, avec de plus en plus de volonté d’entretenir l’espace, et d’y être présent. Des réflexions sont lancées. Toutefois il ne faut pas être angélique : sur beaucoup de terrains, il ne se passe pas grand-chose à cause de problèmes d’organisation dans les GDPL* ou de désaccords. Le rôle de l’ADRAF, c’est souvent de rappeler l’histoire et le fonctionnement à ceux qui ont tendance à l’oublier - des jeunes parce qu’ils n’étaient pas là quand il y a eu des accords, ou d’autres qui représentent des clans ou des familles mais finissent par se comporter presque en propriétaires privés. La fédération des GDPL ou le Sénat coutumier interviennent aussi sur ces sujets mais le travail est immense. L’ADRAF a déjà fait des propositions de textes réglementaires sur le renouvellement des membres des GDPL ou sur la transparence.

    L’ADRAF a été créée par des accords politiques dont on arrive au terme. Qu’est-ce que ça implique pour l’agence ?

    L’avenir de la réforme foncière est bien sûr un sujet hautement politique et il est discuté par les élus. Ce que l’on peut dire, c’est qu’il est clairement l’heure de faire des bilans et d’adapter les outils à leur contexte. On sait que le sujet du foncier est sensible, ça n’est pas un hasard si on est le dernier établissement à ne pas avoir été transféré, mais il est central pour les politiques de développement et d’aménagement. Ce qui me frappe, c’est cette tendance à compartimenter : le coutumier d’un côté, le privé de l’autre, le domaine… Sur le terrain, c’est beaucoup plus imbriqué : de plus en plus de Kanak sont propriétaires privés, il y a 14 000 hectares de terres coutumières en location, dont plus de 9 000 à des non-Kanak, des occupations des zones domaniales… Je pense qu’il est temps d’avoir une politique foncière au sens large avec des positionnements clairs.

    Pour vous, est-il envisageable de décréter la fin de la réforme foncière ?

    La réforme d’envergure est derrière nous, ça ne fait aucun doute. Mais il y a de la revendication non traitée, on reçoit des gens toute l’année. À minima il faudrait regarder la situation de chaque clan et de chaque famille qui revendique.

    On a des familles qui sont à l’étroit, des terrains qui sont à risque, comme à Houaïlou, des inquiétudes sur l’érosion… Après on peut être imaginatif : on peut répondre à certaines revendications autrement qu’avec des attributions, par exemple en travaillant sur les noms, sur des symboles…

  • Repères

    Quatre opérateurs en 40 ans

    C’est le plan Dijoud, en 1978, qui donne l’impulsion à une réforme foncière « dans la perspective du respect des droits historiques des communautés mélanésiennes ». Menée par la Nouvelle-Calédonie, elle est confiée en 1982 à l’Office foncier (État), qui multiplie les acquisitions et agrandit les réserves. En 1986, l’ADRAF est créée en tant qu’établissement public du territoire, qui favorise les exploitations agricoles individuelles. Au terme de l’accord de Matignon, l’Agence est refondée et placée dans le giron de l’État : le critère du lien à la terre devient le principal moteur.

    « Sans consensus, on n’avance pas »

    Les agents de l’ADRAF, fins connaisseurs du milieu coutumier et techniciens fonciers, s’efforcent de « mettre autour de la table » clans et familles pour trouver un consensus sur une attribution ou une organisation. L’agence, souvent appelée en cas de conflit, garde une trace des accords passés et les numérise. Source LNC

    Notre commentaire : Cet article est à mettre en relation avec le rapport sur l’ADRAF réalisé par François Asselineau, à la demande de l’inspection des finances en 1988. Ce rapport est en ligne sur notre site Internet UPR.nc

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  • Comment les banques du Caillou réalisent leurs profits

Les quatre établissements bancaires de la place présentent un résultat net en progression en 2017, à 8,1 milliards de francs, alors que le chiffre d’affaires global stagne.

Rebond, même léger, il y a eu. L’Institut d’émission d’outre-mer le confirme dans son rapport tout juste publié. Le résultat net des quatre banques de la place calédonienne a progressé l’an passé, de 356 millions, soit +4,6 %, pour s’établir à 8,1 milliards de francs. Un chiffre qui s’inscrit dans la moyenne des performances depuis 2010.

L’examen des composantes du calcul est intéressant. Après deux exercices en baisse, le taux de marge augmente un peu, +1,1 %, et se cale à 25,2 %. Ce taux met en rapport le résultat net et le produit net bancaire (PNB), équivalent du « chiffre d’affaires » global des banques, qui lui stagne de nouveau en 2017 à 32,2 milliards de francs. Pourquoi une quasi immobilité ? Là encore, il faut observer le mouvement des ingrédients, les parts du « camembert ».

Gros morceau du PNB, à hauteur de 64 %, la portion des intérêts a fondu de 2,8 % en raison de la baisse du coût du crédit, notamment du crédit à l’habitat. En outre, comme les taux sont bas, un certain nombre de ménages ont fort logiquement renégocié leur contrat auprès de leur conseiller de clientèle. Conclusion, la rémunération pour les banques au niveau des intérêts a fléchi. Néanmoins, cet effritement a été compensé par une hausse du volume dit des commissions, part qui représente 32 % du PNB. D’un côté, les tarifs bancaires diminuent, selon les experts, sous le coup des discussions avec les autorités. De l’autre, un phénomène observé partout progresse : la diversification de l’activité des banques, de l’assurance à l’assurance-vie, source de commissions nouvelles.

Un marché du crédit dynamique

Dans ce contexte, comment expliquer alors le rebond du résultat d’exploitation ? Le coût du risque, c’est-à-dire ce que provisionnent les banques en anticipant d’éventuelles défaillances, a fortement décru en 2017. Après avoir sensiblement grimpé en 2016, une inquiétude pointant dans une conjoncture dégradée.
Un coup de projecteur sur le marché du crédit est particulièrement utile, en cette veille de référendum. Le marché, avec les fonds locaux mais aussi ceux issus de l’extérieur, reste dynamique.

Estimé à 490 milliards de francs, l’encours des crédits aux entreprises évolue de +3,6 %. Pour un montant identique ou presque - 480 milliards -, celui aux ménages augmente également, de 4,3 %, essentiellement avec le crédit « habitat ». Les encours des crédits aux collectivités locales atteignent eux 155 milliards de francs, soit +12,3 % en 2017, ou +50 % en trois ans. Ce rythme d’endettement est donc très important, toutefois, d’après l’IEOM, le niveau de dette est soutenable.

Selon l’Institut, la progression plus rapide des crédits par rapport aux dépôts entraîne une nouvelle dégradation du déficit « emplois-ressources », autrement dit du manque de financements, sur la place bancaire calédonienne.

 Ce qui oblige les établissements à rechercher de la ressource à l’extérieur. Le déficit qui pesait 160 milliards de francs au terme de l’année 2017, remonte en 2018. A surveiller, disent les experts.

Fin 2017, la place bancaire calédonienne comptait quatre banques : la Banque calédonienne d’investissement (BCI), la Banque de Nouvelle-Calédonie (BNC), la Banque nationale de Paris Paribas — Nouvelle-Calédonie (BNPP-NC), et la Société générale Calédonienne de Banque (SGCB). L’offre est complétée par un établissement de crédit spécialisé, quatre sociétés de financement, ou encore l’OPT.

Surendettement

Le niveau de surendettement reste modéré en Nouvelle-Calédonie, selon l'IEOM. Avec un total de 91 dossiers en 2017, le nombre de dépôts recule par rapport à 2016 (16 dossiers de moins), et retrouve son niveau de 2015. (Source LNC)

 

  • L’OPT va aider à géolocaliser les malfrats

Face à une montée de la délinquance à l’encontre des commerces et face au fléau calédonien des violences conjugales, la justice et l’OPT ont décidé de multiplier leurs collaborations afin de doter la police et la gendarmerie d’outils adaptés pour mieux lutter contre l’insécurité.

D’ici 2019, la géolocalisation va permettre de mettre en place une série de dispositifs, utiles aux victimes comme aux enquêteurs.

Le Téléphone « Grand Danger »

Il doit permettre de lutter plus efficacement contre les faits de délinquances et les agressions dont sont victimes les femmes en Nouvelle-Calédonie. L’OPT collaboreavec le groupe de travail piloté par la Nouvelle-Calédonie à la mise en place du dispositif Téléphone Grand Danger (TGD) destiné à assurer la protection des personnes particulièrement vulnérables et en grave danger, victimes de violences, notamment conjugales. Cette solution consiste à fournir aux victimes un téléphone mobile disposant d’un bouton d’urgence vers un service de téléassistance accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, avec géolocalisation automatique pour alerter les autorités compétentes.

Le dispositif « alerte commerces » étendu

Il a été mis en place le 7 avril 2014 à titre expérimental dans les commerces du centre-ville de Nouméa. En 2016, le dispositif alerte commerces a été étendu sur la commune de La Foa. Il s’agit de mettre en relation le plus rapidement possible la police nationale et les commerces du centre-ville, en cas de problème. Ainsi, si un commerce subit ou ob- serve un délit, il doit appeler le centre d’information et de commandement de la police, au 17 ou au 250 600, qui prévient à son tour les commerces de la zone au moyen d’un SMS. A présent, compte tenu de l'évolution de la délinquance, ce dispositif sera étendu sur tout le territoire, en partenariat avec la CCI. Les commerces du Grand Nouméa seront les premiers à bénéficier prochainement des alertes. A terme, le dispositif va être disponible partout. Un véritable défi technique auquel s’est engagé à répondre l’Office. Avantage : ce service sera gratuit pour tous les bénéficiaires.

La géolocalisation pour les enquêteurs

C’est une avancée incontestable qui risque de faciliter le travail des enquêteurs (lire page 3), souvent amenés à travailler sur toute la Grande Terre pour traquer des délinquants extrêmement mobiles. Bientôt, ils pourront bénéficier de cette technologie de géolocalisation d’un téléphone mobile lors d’enquêtes judiciaires. L’heure est encore aux négociations entre la justice et l’OPT pour définir le niveau de la géolocalisation. Viendra ensuite le temps de l’appel d’offres. La géolocalisation devrait arriver en Calédonie en 2019.

L’extension du commissariat

Le projet va enfin se concrétiser. Il était déjà dans les tuyaux depuis l’arrivée de Gaël Yanno à la présidence de l’OPT, l’année dernière. Avec un taux d’ivresse publique et manifeste plaçant Nouméa comme leader in- contesté en la matière, la place commençait à manquer du côté de la police nationale qui accueille parfois plus d’une centaine de personnes en cellule en un seul week-end. L’OPT a donc décidé de louer 160 m2 de ses locaux pour permettre l’extension du commissariat central et donc la création de nouvelles cellules. Les forces de l’ordre rappellent que la plupart des placements en cellule sont faits pour protéger la personne en danger du fait de son ivresse. (Source LNC)

 

Le prix de revient de l’électricité photovoltaïque est devenu concurrentiel face au kilowatt provenant du fioul ou du charbon. La forte baisse des prix des panneaux photovoltaïques conduit le gouvernement à accélérer son programme de transition énergétique. Les objectifs de 2030 pourraient être atteints en 2025.

Le coût des panneaux photovoltaïques s’est effondré au cours des dernières années.

Dans la foulée, le prix de revient du kilowatt d’origine solaire n’a cessé de baisser. Conséquence, les professionnels se sont bousculés au portillon pour construire des fermes solaires. Résultat, le programme de transition énergétique a pris de l’avance sur l’échéancier fixé en 2016. À la fin du premier trimestre 2018, l’objectif fixé pour 2020 était atteint, à savoir une capacité de production de 62 mégawatts sur l’ensemble du territoire.

Cette accélération due aux progrès technologiques a conduit le gouvernement à revoir sa programmation pluriannuelle d’investissements (PPI) afin de suivre le mouvement. Plusieurs arrêtés ont été pris, mardi dernier, pour ne pas ralentir l’arrivée de nouveaux projets, et pour permettre aux exploitants de « centrales en toiture » sur les bâtiments de collectivités ou d’entreprises de revendre le surplus de production de leurs panneaux au réseau public, à l’instar de ce qui se fait déjà au bénéfice des habitations particulières ou collectives. Nicolas Metzdorf, membre du gouvernement en charge de l’énergie, a rappelé qu’en deux ans, 700 autorisations de revente avaient été délivrées par les pouvoirs publics à des installations posées sur des maisons ou des bâtiments. Cela représentera en fin d’année un potentiel de 10 mégawatts aux heures de fort ensoleillement.

Mixer les sources

L’intérêt de ce type d’équipements est à la fois d’assurer l’autoconsommation de la construction sur laquelle il est posé et d’atténuer, aux meilleures heures, la consommation d’énergies fossiles (fioul ou charbon) par les grosses centrales thermiques installées en Calédonie.

Au rythme où vont les choses, les spécialistes estiment qu’en 2021, la Calédonie économisera chaque année 300 millions CFP en importation de sources d’énergies fossiles, plus de 30 000 tonnes d’émissions de CO 2, et aura créé quelques centaines d’emplois. L’objectif de parvenir à 100 % de la distribution électrique publique (hors usines) en provenance d’énergies renouvelables, fixé à 2030, pourrait être atteint en

2025. Encore faudra-t-il pour cela mixer les sources de production. Le solaire, c’est bien, sauf quand le temps est gris ou qu’il fait nuit. Même si les techniques de stockage progressent, l’électricité 100 % renouvelable a besoin d’autres sources, hydrauliques, éoliennes, ou en provenance de la biomasse pour être produite de manière stable et certaine. (Source LNC)

Notre commentaire : Tant qu’il n’y aura pas de réglementation territoriale imposant aux constructions neuves de répondre aux normes d’isolation thermique et de se doter de toits munis de chauffe-eau solaire et de panneaux photovoltaiques toutes ces bonnes intentions resteront lettre morte. Le « lobby » du BTP serait–il toujours omniprésent ?

 

  • Le Congrès membre de l’Assemblée parlementaire de la francophonie

Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a été accepté à l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF). Une décision prise au cours de l’assemblée générale de l’organisation internationale, à Québec.  Des membres du Congrès évoquent l’adhésion à l’APF « depuis 15 ans », et le projet était soutenu par l’ensemble des groupes politiques depuis la fin de l’année dernière. Pour ce faire une « section » Nouvelle-Calédonie de l’APF, composée de quinze élus, avait été créée il y a quelques mois.

L’entrée de la Nouvelle-Calédonie à l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en 2016, en tant que membre associé, aura certainement donné un coup de pouce à cet autre projet.

Quatre-vingt-trois « sections » représentant différents pays et Etats qui siègent à l’APF. Jusqu’à présent, le parlement du Vanuatu était la seule institution de la région Pacifique à y être représentée. L’entrée du Congrès calédonien devrait aussi aider à renforcer les liens entre parlementaires des deux pays. Plus généralement, l’APF a pour objectif de faciliter la coopération entre parlements, tout en portant les valeurs de la francophonie. (Source LNC)

Notre commentaire : On ne peut que saluer cette adhésion. A l’UPR nous sommes de farouches partisans de la francophonie. Un symbole : le drapeau de la francophonie est sur notre dernier tract

 

  • Jefferson Pabouty, un champ d’innovation
  • A 27 ans, Jefferson Pabouty est à la tête d’une exploitation maraîchère unique sur la côte Est. Le jeune homme s’est lancé depuis deux ans dans un projet de culture hydroponique, à Saint-Michel, où il cultive près d’un demi-hectare de légumes sous serres, en hors-sol. Son secret ? « J’ajoute de la bourre de coco broyée comme substrat pour donner un peu de saveur, explique-t-il. On sent vraiment la différence par rapport aux techniques habituelles. Les retours sont très positifs. »

    Son carnet de commandes en témoigne : les clients sont en constante augmentation et sa production s’écoule sans difficultés, au gré des demandes des institutions, notamment pour les établissements scolaires, mais aussi des besoins importants des particuliers, comme pour les coutumes ou les mariages. A tel point que Jefferson Pabouty envisage d’ici peu d’augmenter la surface de ses serres et de diversifier sa production, pour l’instant limitée aux salades, tomates, concombres télégraphes, courgettes et herbes aromatiques. Mais plus que tout, c’est le plaisir de travailler à son compte qui anime Jefferson Pabouty.

    « Avant, j’étais salarié, c’était confortable. Mais maintenant, c’est beaucoup mieux, je ne regrette vraiment pas de m’être lancé dans cette aventure. Je n’ai plus d’horaires, et plus je m’investis, plus je peux aider ma famille dans des projets », conclut le jeune homme, dont l’initiative a été récompensée en 2014 par le prix CréAdie-SLN et un coup de pouce de 1,2 million de francs pour lancer son activité.

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    Union Européenne : le début de la déconstruction ?

  • La crise qui ronge l’UE depuis plusieurs années a atteint ces derniers jours un nouveau stade. Devenant publique, s’étalant à la face de tous, elle est en train de muter, de changer de nature. Car, le fait que des choses soient dites par un certain nombre des acteurs officialise l’état de crise qui était jusqu’à maintenant en partie camouflé par les discours officiels. Mais, cette officialisation engendre à son tour une accélération, voire une radicalisation, de cette crise. De cette situations, il faut donc en dresser un rapide bilan.
  • Angela Merkel aux abois?
  • Victoire de l’Italie et paralysie de l’Allemagne

    La question qui a monopolisé l’attention est celle des « migrants » et, sur cette question, il est clair que Giuseppe Conte, le Président du conseil italien, a remporté une victoire lors du sommet européen du jeudi 28 juin Il a obtenu que la notion de « volontariat » remplace celle de l’obligation des réglementations européennes et surtout il a obtenu que la question du rôle exact des ONG soit explicitement mentionnée dans le communiqué final. L’Italie sort confortée de ce conseil.
  • Ce qui est aussi clair, c’est que cette crise s’est invitée en Allemagne. Dans l’affrontement entre la Chancelière, Mme Angela Merkel et son Ministre de l’intérieur M. Horst Seehofer, c’est ce dernier qui sort vainqueur du compromis laborieusement établi dans la nuit de dimanche à lundi. Près de 160 parlementaires de la CSU, le parti de M. Seehofer, mais aussi de la CDU (le parti de Mme Merkel) avaient menacé de voter contre cette dernière. C’est dire l’ampleur de la crise. Un compromis a été trouvé à la toute dernière minute. Mais, si ce compromis garantit, sans doute pour quelques mois, qu’Angela Merkel va rester la Chancelière, il porte en lui la fin des accords de Schengen. Le fait que l’Allemagne reconnaisse la nécessité de places d’internement des migrants à ses frontières va faire tâche d’huile. L’Autriche déjà boucle les siennes et l’Italie en fera de même. On assiste bien à un basculement global de la scène politique, tant européenne qu’allemande. Or compte tenu du poids de l’Allemagne dans l’UE, ceci aura des conséquences importantes.
    Au-delà, le conflit, même provisoirement éteint par un compromis de dernière minute, laisse les deux protagonistes en piteuse position. Le gouvernement allemand sera durablement paralysé pour les mois qui viennent. Alors, bien sur, on peut penser à de nouvelles élections. Mais, ces dernières seraient une catastrophe pour le SPD (tombé à moins de 18% des intentions de vote, un score jamais atteint depuis 1949). On peut donc penser que ce dernier parti s’accrochera désespérément au pouvoir, renforçant en fait le blocage politique : le pays est dans une situation de paralysie politique. Cela signifie que l’Allemagne sera dans l’impossibilité d’imprimer sa marque sur la politique de l’UE. La France pourrait-elle se substituer à elle ? Les échecs que vient de subir Emmanuel Macron quant à sa politique européenne indiquent que non.
  • Une France impuissante

    De fait, sur un autre front, on voit aussi se préciser aussi la crise qui vient. L’Allemagne et les Pays-Bas viennent de rejeter le système de garantie des dépôts bancaires, c’est-à-dire la garantie effective de dépôts de 100 000 euros. Or ce rejet frappe de caducité l’Union bancaire qui avait été, il convient de le rappeler, la SEULE avancée de l’UE depuis 2008 sur les questions bancaires et financières. La crise de l’Union bancaire touche aussi de plein fouet la position française car l’Union bancaire avait été le projet soutenu essentiellement par le gouvernement français. Bien entendu, de nombreuses critiques avaient pu être formulées sur l’Union bancaire, et mes lecteurs habituels s’en souviendront certainement Cette « union » était fragile et n’avait pas le budget suffisant pour faire face à une nouvelle crise bancaire. Ce qui s’est produit le 29 juin n’en est pas moins important. Aucun accord sur le « pot » commun destiné à aider les banques en faillite, ce que l’on appelle aussi le « backstop », et pour secourir les banques en difficulté n’a pu être trouvé. Bien sûr, la décision a été repoussée pour la fin d’année 2018, mais les divergences entre les pays membres sont désormais immenses. Il est désormais très peu probable que les pays de l’UE arrivent à s’entendre sur autre chose que le fait de ne pas s’entendre. Cela met à mal tous les projets et les rêves d’une Europe fédérale qui étaient ceux d’Emmanuel Macron.

    Le grand perdant?

    Or, c’est l’Allemagne qui va être désormais rapidement confrontée à une crise bancaire. La situation de la Deutsch Bank, incapable de passer les tests de robustesse mis sur pied par la Réserve Fédérale aux Etats-Unis va exiger des actions importantes d’ici quelques mois, voire durant l’été. Il convient de se souvenir que l’Union bancaire avait été initialement conçue comme un moyen d’empêcher un pays d’agir à sa guise, en construisant un système de sécurité à l’échelle de l’UE. Mais, la faillite de fait de l’Union bancaire renvoie les pays de l’UE à la situation qui était la leur en 2008. On voit bien ici que la paralysie qui gagne l’UE va obliger l’Allemagne à « sauver » la DB (ce qu’elle fera certainement au vu de l’importance de cette banque pour son économie). Mais, ce faisant, elle donnera le signal pour que l’Italie procède à un sauvetage massif de ses propres banques en difficulté. Dès lors, au chacun pour soi qui prédomine sur la question des migrants, viendra s’ajouter un chacun pour soi sur la question bancaire, en attendant que ce chacun pour soi ne s’étende à la zone Euro. Sur ce point, il convient de relire le récent article de Joseph Stiglitz qui est désormais fort pessimiste quant à l’avenir de la zone euro.
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  • La deuxième phase de l’action du gouvernement italien
  • La crise de l’UE ne s’arrête pas là. Le gouvernement italien a décidé de passer à une deuxième phase de son action. Après avoir fait preuve de fermeté face aux « migrants » et à certaines ONG, il est en train de prendre des mesures favorables aux travailleurs, comme la pénalisation des CDD quand ils sont utilisés systématiquement. Il est possible qu’il procède dans le cours de l’été à d’autres mesures, comme un relèvement général des salaires et une annulation – partielle ou totale – de la réforme des retraites mise en place par les précédents gouvernements. Cette perspective inquiète déjà la BCE, qui a adressé au gouvernement italien une mise en garde. Mais, porté par la popularité acquise par son attitude sur la question des « migrants » et renforcé par la crise que connaît l’UE mais aussi l’Allemagne, il est peu probable que le gouvernement italien soit véritablement sensible aux avertissements de la BCE.

    Et ce d’autant plus qu’il se prépare à des mesures de fond, concernant notamment une importante relance des investissements publics, une réforme qui provoquera une forte montée de son déficit budgétaire.

    La crise interviendra donc très probablement cet hiver. Et l’on comprend la stratégie de Giuseppe Conte : affaiblir les institutions de l’UE pour être dans la meilleure position pour négocier. Nul ne sait si cette stratégie sera gagnante, mais, en « portant la discorde chez l’ennemi » comme l’écrivait il y a presque un siècle celui qui allait devenir le Général de Gaulle, il a incontestablement marqué un point important. Il s’affiche désormais comme un dirigeant avec une véritable stratégie alors que Mme Merkel et Emmanuel Macron en restent, eux, à des effets de communication…

    Une Union européenne discréditée ?

    Plus globalement, il convient de se demander si l’UE n’est pas aujourd’hui profondément discréditée aux yeux des électeurs des différents pays. Cela se manifeste dans des attitudes qui vont du Brexit de 2016 en Grande-Bretagne à l’élection de partis eurosceptiques ou eurocritiques en Autriche, Hongrie et Italie. De même, en France, un sondage publié le 4 juillet dans la Tribune, et réalisé par BVA, indique que la politique de l’UE n’est pas ressentie par les personnes interrogées comme favorable. Ainsi, à la question « les orientations économiques de l’Union européenne sont plutôt une bonne chose pour… » les réponses des français sont édifiantes :

    Les orientations économiques de l’Union européenne sont plutôt une bonne chose pour…

     

    Oui

    Non

    Ne se prononcent pas

    Les entreprises françaises

    38%

    54%

    8%

    La situation économique en Europe

    41%

    52%

    7%

           

    La situation économique en France

    33%

    60%

    7%

    L’emploi en France

    27%

    66%

    7%

Plus de 60% des français considèrent donc la politique de l’UE comme mauvaise, que ce soit en ce qui concerne la situation économique en France ou l’emploi. Le désaveu est aujourd’hui massif.

Par ailleurs, dans un sondage réalisé au début du mois de juin par l’IFOP pour le site Atlantico, une majorité de personnes interrogées (58%) considéraient que dans dix ans l’UE serait plus fragile et plus faible qu’aujourd’hui.

Ces chiffres montrent que la crise actuelle est bien plus profonde que la seule question des « migrants ». L’UE apparaît comme durablement discréditée. Ses deux pays principaux sont aujourd’hui paralysés et les opinions dites « Eurosceptiques » progressent dans l’ensemble des pays. Giuseppe Conte a révélé une crise plus qu’il ne l’a provoquée. Mais, ce processus de révélation peut très bien avoir sa dynamique propre et entraîner un mouvement toujours plus puissant de défiance généralisée. En un sens, on peut considérer que le processus de déconstruction de l’UE a commencé. Pourtant, il ne deviendra irréversible que quand ses adversaires proposeront des formes institutionnelles de remplacement.

(Source : www.les-crises.fr - Jacques Sapir)

  • Trump à Macron : "Pourquoi ne quittez-vous pas l'Union européenne ?"

C'est le Washington Post  qui le raconte dans son édition de vendredi. Selon le journal américain, Donald Trump a livré une réflexion étonnante sur la France et l'Union européenne au cours d'une discussion avec Emmanuel Macron à Washington en avril dernier. "Pourquoi ne quittez-vous pas l'Union européenne?", s'est interrogé le président américain. Selon le journal, Donald Trump a alors expliqué à Emmanuel Macron qu'il lui proposerait, si c'était le cas, un bien meilleur accord bilatéral sur le commerce que celui entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Le journaliste indique que deux sources européennes lui ont rapporté cette info. La Maison-Blanche n'a pas démenti.

Cette anecdote démontre encore une fois la méfiance de Donald Trump envers les institutions de ses alliés européens comme l'UE ou l'Otan. Les relations transatlantiques battent de l'aile depuis l'élection de Donald Trump en raison de mésententes sur de nombreux sujets, comme l'accord de Paris sur le climat, le déménagement de l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem ou encore l'accord sur le nucléaire iranien. L'administration Trump a également infligé le 1er juin des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium européens, amenant Bruxelles à mettre en place des droits de douane additionnels sur une série de produits typiquement américains en guise de rétorsion.

L'inquiétude des dirigeants européens

"Au début de la présidence Trump, nous avions beaucoup de questions. Depuis lors, nous avons eu beaucoup de réponses, et pas mal de réponses négatives", analysait ces derniers jours un haut responsable européen, cité par l'AFP. "Ce ne sont pas simplement des incidents, ça commence sérieusement à ressembler à une tendance, un schéma très préoccupant pour les Européens d'une nouvelle doctrine américaine où il n'y a pas d'amis, pas d'ennemis, où le système international fondé sur les règles n'est plus la valeur première", a-t-il reconnu. "Pour l'UE et l'Europe, c'est un schéma assez dangereux", a conclu ce haut responsable.

Avant le sommet européen à Bruxelles, le président du Conseil avait appelé l'UE à se préparer aux scénarios les plus pessimistes avec les Etats-Unis de Donald Trump. "Je crois que, tout en espérant le meilleur, nous devons être prêts à préparer notre Union aux pires scénarios avec Washington [...] Malgré nos efforts inlassables pour préserver l'unité de l'Occident, les relations transatlantiques sont soumises à d'immenses pressions en raison de la politique du président Trump. Malheureusement, les divisions vont au-delà du commerce", explique-t-il.

Le président américain est allé jusqu'à apporter il y a deux semaines son soutien à ceux qui combattent Angela Merkel dans son pays, affirmant sur Twitter qu'à cause d'elle, "le peuple d'Allemagne se détourne de ses dirigeants". Du jamais vu en termes d'ingérence dans les affaires intérieures d'un pays en principe allié des Etats-Unis.

 

Trump a décidé de détruire l’union européenne ?

En effet, le week-end dernier, le Washington Post a évoqué le départ du contingent de 35.000 hommes actuellement stationné en Allemagne, ou sa projection en Pologne. Quoi qu'il en soit l'idée était complètement inconcevable il y a encore quelques mois, selon Vzgliad.

Mais après un an et demi de présidence Trump, les alliés européens des USA au sein de l'Otan sont déjà habitués à l'absence de méthodes et de tabous pour le président américain. Ce dernier voudrait affaiblir l'Europe, qu'il ne voit pas comme un satellite ni un partenaire inférieur, mais comme un dangereux concurrent. Et il est prêt à y parvenir par tous les moyens, notamment en exigeant des Européens qu'ils augmentent les dépenses pour leur défense jusqu'à 2% du PIB — ce qu'ils promettent depuis longtemps.

Dans leurs discours, les membres européens de l'Otan reconnaissent la nécessité de payer. Mais en réalité les pays les plus puissants du Vieux continent n'ont pas l'intention de débourser des dizaines de milliards d'euros. C'est notamment le cas de l'Allemagne, pour qui la promesse d'augmenter les dépenses jusqu'à 1,5% du PIB est déjà une limite.

Mais pourquoi Donald Trump a-t-il besoin de l'argent européen pour la défense ? L'Amérique dont rêve Trump n'a pas besoin d'une Europe forte et unie — parce que l'UE est presque deux fois plus grande que les USA en termes de population, possède une économie très forte et des ambitions. L'Amérique de Trump a besoin d'une Europe faible et divisée. C'est pourquoi le candidat Trump soutenait le Brexit. C'est pourquoi le président Trump proposait à Emmanuel Macron de faire sortir la France de l'UE. C'est pourquoi il critique constamment l'Allemagne et Angela Merkel. Les USA font pression sur l'Allemagne sur tous les fronts.

Le locataire de la Maison blanche joue avec la patience de l'Allemagne, et c'est là que c'est intéressant. En réalité, il ne pousse pas simplement Berlin à détériorer ses relations avec les USA, mais également à un retour de la véritable souveraineté perdue par l'Allemagne après la défaite de 1945 et l'occupation. Après la chute de l'URSS et la réunification de l'Allemagne, les USA n'ont pas quitté ce pays. Mais plus l'UE devenait forte, plus la puissance de l'Allemagne augmentait. Par conséquent, il devenait plus difficile pour les Anglo-saxons d'influencer le contrôle de l'Europe unie. Trump a donc décidé de détruire l'UE avant qu'elle n'échappe complètement au contrôle anglo-saxon et se transforme en quatrième Reich.

Et puisque Angela Merkel a parlé il y a un mois, dans une interview au Frankfurter Allgemeine, de la création d'une armée européenne incluant un corps d'expédition, c'est-à-dire agissant en dehors de l'Europe, cela signifie que le processus a démarré. En d'autres termes, cette armée, malgré la volonté de ses propres créateurs, se transformera en armée continentale, ce qui est complètement contraire au concept d'atlantisme et aux objectifs des mondialistes. (Source spoutnik)

  • L’Union européenne part à la chasse aux indésirables
  • 46 milliards de bouteilles en plastique à usage unique sont consommées chaque année dans l’UE, mais aussi : 580 milliards de mégots de cigarettes, 2,5 milliards d’emballages pour des repas à emporter, 16 milliards de gobelets à café, ou encore 36,4 milliards de pailles.

    Effarée par la quantité de plastiques dans les océans, la Commission européenne a proposé une série de mesures pour tenter de réduire drastiquement l’utilisation d’objets à usage unique, du coton-tige au matériel de pêche. Une dizaine de catégories de produits, qui représentent à eux seuls 70 % des déchets échoués à la fois dans les océans et sur les plages, sont ainsi dans le collimateur de Bruxelles. Dans sa proposition de directive, Bruxelles prône l’interdiction des cotons-tiges en plastique, couverts, assiettes, pailles, mélangeurs de cocktails et tiges de ballons, qui devront être fabriqués en matériaux plus durables à la place. Les verres en plastique à usage unique ne seront autorisés que si le couvercle est attaché.

    Il incomberait aux différents pays membres de parvenir à ramasser 90 % des bouteilles en plastique à usage unique d’ici 2025. La Commission suggère par exemple de mettre en place un système de consigne, qui a déjà fait la preuve de son efficacité dans certains Etats membres. Des interdictions existent par ailleurs déjà au niveau national : en France par exemple, les gobelets et assiettes en plastique seront interdits au 1er janvier 2020.

    Pour les récipients alimentaires et les gobelets, les 28 devront chacun se fixer des objectifs de réduction, en proposant par exemple des produits alternatifs dans les points de vente ou en faisant payer ces récipients à usage unique.

    D’autres obligations reviendraient aux fabricants des produits ciblés, qui devront aider à couvrir les coûts de la gestion et de nettoyage des déchets : sont concernés les paquets de chips ou de bonbons, les gobelets, les filtres de cigarettes, les sacs légers ou les ballons. Les fabricants devront aussi mieux étiqueter les produits. C’est une nouvelle étape dans la chasse aux plastiques pour l’UE, qui se satisfait déjà d’une petite victoire en la matière : près de trois Européens sur quatre indiquent avoir réduit leur consommation, selon l’Eurobaromètre.  (Source LNC)

    Notre commentaire : L’U.E. a parfois quelques bonnes initiatives ! De son côté l’UPR est très sensible aux problèmes liés à l’environnement.

  • Il est encore temps de faire comprendre à Macron qu'il commet une erreur monumentale en s'attaquant à la Sécurité sociale
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  • Ce que le Président de la République nous propose aujourd'hui, c'est tout simplement de couper la corde de la solidarité pour permettre aux premiers de monter plus vite, en abandonnant au bord du chemin toutes celles et ceux qu'il considère comme des poids...

  • Le modèle social français, un "pognon de dingue" jeté par les fenêtres ou un système solidaire et protecteur pour tous ?

    Depuis une quinzaine d'années, l'idée selon laquelle les minima sociaux coûteraient trop cher à la Nation s'est progressivement installée dans notre imaginaire collectif. A force de discours venant de la droite la plus conservatrice, pointant du doigt les personnes les plus pauvres, en les accusant de "profiter du système" par paresse, à force de gros titres dans la presse affichant le coût qualifié d'"exorbitant" de la "fraude sociale", celles et ceux qui travaillent ont maintenant la désagréable impression, lorsqu'ils s'acquittent de leurs cotisations sociales ou de leurs impôts, de payer pour les tricheurs et les fainéants.

    Mais de quoi parle-t-on exactement? Quels sont les montants investis chaque année par la France dans les minima sociaux (accusés par M. Macron de coûter un "pognon de dingue"), et quelles sont réellement les grandes masses budgétaires de la protection sociale  

  • Le budget global de la sécurité sociale, toutes branches confondues, est de presque 500 milliards d'euros par an, répartis de la façon suivante: 210 milliards pour l'assurance maladie, 236 milliards pour la branche vieillesse, 50 milliards pour la branche famille. En comparaison, les dépenses liées aux minimas sociaux sont bien inférieures: 11 milliards par an pour le RSA, 5 milliards pour la prime d'activité, 3 milliards pour le minimum vieillesse et 9 milliards pour l'AAH.

    Il est donc légitime de se demander pourquoi tous les débats sur les politiques sociales depuis plus de 10 ans se focalisent sur les minima sociaux, et en particulier le RSA, accusé de creuser seul tous les déficits du pays. Il suffit pourtant de citer ces chiffres pour invalider cette hypothèse. Pourquoi laisser croire aux français que leur voisin de palier, qui vit avec le RSA, serait responsable à lui tout seul du déficit public de la France? Tout simplement parce que certains hommes ou femmes politiques alimentent volontairement les craintes et les rancœurs, pour créer des clivages dans la société qui servent ensuite leurs intérêts.

    Deuxième idée fausse colportée par bon nombre de politiques de tous bords, "l'explosion" supposée de la pauvreté en France, qui justifierait la remise en cause de notre modèle social jugé de fait inefficace. Pourtant, toutes les études statistiques montrent que notre système de protection sociale a permis d'amortir la crise de 2008 en protégeant les plus modestes. Nous sommes un des rares pays d'Europe où le taux de pauvreté, après avoir modérément augmenté entre 2008 et 2012, s'est stabilisé à partir de 2013 pour ensuite diminuer à partir de 2016, grâce au plan de lutte contre la pauvreté mis en œuvre sous le quinquennat de François Hollande. La France fait figure d'exception, avec un taux désormais à 13,8%, certes encore trop élevé, mais largement en-dessous de celui de l'Allemagne (16,5%), de l'Espagne (22,3%) ou du Royaume-Uni (15,9%), du fait d'un système social redistributif efficace. En effet, selon la DREES, c'est bien notre système de protection sociale qui parvient à faire reculer la pauvreté monétaire, de 24% avant redistribution à moins de 14% après.

    Pour autant, doit-on considérer que distribuer des minimas sociaux et des aides au logement est suffisant pour lutter contre l'exclusion? La réponse est évidemment négative. Le Président de la République a donc raison lorsqu'il déclare vouloir mener une politique de prévention contre la pauvreté, mais il a tort lorsqu'il affirme que les minimas sociaux sont inutiles. Les minimas sociaux sont nécessaires pour pouvoir survivre, mais insuffisants pour s'en sortir. Plutôt que de dénigrer notre modèle social, il nous faut le défendre et l'améliorer.

    Les choix faits par le gouvernement depuis un an vont-ils permettre de prévenir la pauvreté comme le prétend M. Macron?

    S'il en était encore besoin, le Président de la République vient de démontrer une nouvelle fois que la lutte contre l'exclusion ne fait pas partie de ses priorités. Après plusieurs semaines de pseudo "fuites" dans la presse sur le contenu du plan pauvreté réclamé par les associations, et de suppositions sur des arbitrages budgétaires non tranchés sur les minima sociaux, on apprend qu'il faudra finalement attendre encore au moins jusqu'en septembre pour connaître la "stratégie de lutte contre la pauvreté" du gouvernement. Cela n'empêche pas d'analyser dès à présent les conséquences des choix faits depuis un an, ainsi que l'impact potentiel des mesures annoncées.

    Ainsi, la simplification des procédures pour l'accès aux droits sociaux, avec notamment le versement de toutes les prestations en une fois, pourrait être une mesure efficace, si elle n'était pas couplée à la volonté manifeste de faire diminuer drastiquement le nombre d'allocataires, dans l'objectif affiché de faire des économies. L'enjeu, si l'on veut faire reculer la pauvreté, c'est au contraire d'aller chercher toutes celles et ceux qui n'ont rien et ne demandent rien, et de leur donner accès à leurs droits, c'est-à-dire de lutter contre le non-recours (l'exemple le plus marquant étant celui du RSA : 30% des personnes qui y ont théoriquement droit ne le demandent pas). Cela suppose d'accepter d'augmenter substantiellement le budget de tous les minimas sociaux, et sûrement pas d'anticiper des coups de rabot de plusieurs centaines de millions d'euros grâce à des modifications restrictives des critères d'attribution des prestations, comme plusieurs Ministres l'ont laissé entendre. Il ne faut pas oublier que les "économies" en matière de minima sociaux se font aux dépens de familles qui chaque mois comptent les euros un par un. Difficile pour un enfant de "s'émanciper", y compris dans une classe de seulement douze élèves, quand la famille n'a pas les moyens de payer les dépenses essentielles pour vivre. Et ça n'est pas le petit déjeuner gratuit à l'école qui va permettre de compenser la perte de pouvoir d'achat pour toutes les familles touchées par ces modifications de critères. De même, la mise en œuvre de "tarifs sociaux dans les cantines» est annoncée comme une mesure innovante du futur plan pauvreté, alors que ce sont les collectivités locales (et non l'Etat) qui ont la compétence de la restauration scolaire, et que bon nombre d'élu.e.s de gauche ont déjà mis en place de tels tarifs.

    De plus, si l'on écoute les propos récents du Président de la République, l'on comprend qu'il souhaite faire de l'émancipation son cheval de bataille, en améliorant l'accompagnement de celles et ceux qui sont dans la difficulté pour leur permettre de s'en sortir, plutôt qu'en "dépensant un pognon de dingue dans des minimas sociaux". On ne peut que saluer unanimement cette volonté affichée de faire progresser l'insertion. Mais alors, on comprend mal pourquoi le choix a été fait de diminuer les moyens de Pôle Emploi, en supprimant des postes de conseillers, censés précisément accompagner les chômeurs pour retrouver un emploi ? Pourquoi avoir décidé de supprimer dès l'été 2017 des centaines de milliers de contrats aidés ? Pourquoi vouloir maintenant asphyxier les Conseils Départementaux avec des règles budgétaires insoutenables, alors qu'ils sont les chefs de file dans le domaine de l'insertion ?

    Lutter efficacement contre la pauvreté, c'est aussi faire en sorte que chacun puisse se loger dignement. Le logement social en France c'est notre patrimoine commun, construit en partie grâce à l'épargne de tous les français.es. Depuis la fin des années 70, les allocations pour le logement permettent à des millions de familles de payer leur loyer, et aux bailleurs sociaux de continuer à construire, grâce à l'argent des loyers encaissés. En diminuant les APL et donc les recettes des bailleurs, ceux-ci n'ont plus de fonds propres pour pouvoir engager de nouveaux chantiers. Pour que le système continue à fonctionner il faudrait logiquement augmenter l'investissement de l'Etat dans la construction et donc l'aide à la pierre, pour se substituer à la diminution des fonds propres. Ce n'est manifestement pas le choix qui a été fait par l'actuel gouvernement, qui, non content de diminuer les moyens des bailleurs sociaux pour construire de nouveaux logements, souhaite maintenant les inciter à vendre leurs logements à des sociétés immobilières privées. Ainsi, alors que l'on manque encore dans beaucoup de villes et dans beaucoup de départements de logements à loyer modéré, on peut craindre un effet néfaste cumulé de toutes ces mesures : la construction est de fait déjà en berne depuis le début de l'année 2018.

    Economies de "bouts de chandelles" sur les droits sociaux des ménages, diminution des moyens dédiés à l'insertion sociale et professionnelle, mise en difficulté du logement social... Tous ces choix aggravent la précarité et mettent à mal notre modèle social.

    Une vraie politique de lutte contre l'exclusion c'est porter un projet d'émancipation collective, et non flatter la réussite individuelle de quelques-uns.

    Depuis 1945, notre République s'est bâtie sur le modèle de l'Etat social, fondé sur des valeurs d'universalisme et de solidarité. Aujourd'hui, c'est ce modèle auquel nous sommes tous attachés qui est remis en cause, tant par les propos qui sont tenus au plus haut niveau de l'Etat que par les choix qui sont faits. Tout porte à croire qu'il y a, au sein de l'exécutif actuel, bien peu de considération pour le rôle que joue la Sécurité Sociale depuis maintenant 73 ans en termes de protection, de progrès et d'amélioration de la qualité de vie pour tous les français.. Ce que le Président de la République nous propose aujourd'hui, c'est tout simplement de couper la corde de la solidarité pour permettre aux premiers de monter plus vite, en abandonnant au bord du chemin toutes celles et ceux qu'il considère comme des poids... Il est encore temps de lui faire comprendre qu'il commet une erreur monumentale en voulant détruire un modèle qui a fait la preuve de son efficacité et que le monde entier nous envie.

  • (Source Huffpost France - Stéphane Le Foll Député de la Sarthe et ancien Ministre)

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