Lettre d’Information N°13 de l’UPR NC – 15 mai 2018
- « Je compte sur vous »
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Je ne vais pas vous dire ce que la France a fait pour vous, mais plutôt vous remercier pour ce que la Calédonie a fait pour la France. Je ne vais pas vous dire comment voter, mais vous expliquer l’avenir superbe que nous pourrions avoir ensemble. Le tout, sans oublier de mettre en avant chacune des communautés. Le discours d’Emmanuel Macron a été tout simplement brillant. Le changement de prisme est total. Au lieu d’expliquer à ces habitants du bout du monde comme la vie serait compliquée sans la mère patrie, le chef de l’Etat a expliqué qu’ils avaient une place de premier choix dans la République et qu’ils pouvaient en être fiers. Puis, bloqué par la fonction, il a évité de parler du mariage, mais n’a eu de cesse que de vanter la magnifique vie commune qui pourrait le suivre. Le président de la République a réussi, en un peu moins d’une heure, à brosser le portrait d’une Calédonie rêvée, tête de pont dans le Pacifique d’une large vision géopolitique. Toujours dans le symbole, il a réservé ses derniers mots à la jeunesse et à ceux qui doivent l’aider à prendre l’avenir en main. Là encore, il voit en la France une chance supplémentaire d’y arriver. La conclusion en quelque sorte d’une visite sans fausse note, même s’il faudra attendre un peu avant de savoir si son passage à Ouvéa aura été un grand pas vers une réconciliation totale ou un passage en force maladroit. Emmanuel Macron aura donc, pendant ces trois jours, beaucoup écouté, et beaucoup donné. En retour, il attend sûrement que son amour naissant pour le Caillou ne soit pas éconduit. Tout est résumé dans cette petite phrase lâchée au Théâtre de l’Île : « Je compte sur vous ».
Par Olivier Poisson, rédacteur en chef des Nouvelles calédoniennes
Notre commentaire : Bravo l’artiste (mais il a eu une bonne Prof de théâtre lorsqu’il était jeune !). Il y en a eu pour tout le monde et il a décliné une parfaite et subtile feuille de route mais qu’en sera-t-il une fois parti ? Cela fait 10 ans et plus qu’on parle d’autosuffisance alimentaire, de développement du tourisme, de souveraineté énergétique et rien ne se fait !!!!
Et puis s’il gère aussi bien la Souveraineté de la Calédonie qu’il gère la Souveraineté de la France au sein de l’U.E. on a du souci à se faire !
- J’apporte la vision de la France, les Calédoniens choisiront
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Alors qu’il regagnait l’aéroport de la Tontouta samedi soir, le président de la République a accordé un entretien aux Nouvelles Calédoniennes. Le chef de l’Etat s’est dit très touché par l’accueil qui lui a été fait. Il espère que sa visite à Ouvéa marquera une étape importante vers le chemin de l’apaisement, et croit plus que jamais au développement d’une stratégie indo-pacifique dans laquelle la Nouvelle-Calédonie aurait un rôle clé à jouer.
Vous êtes le premier président de la République à vous être rendu à Ouvéa. N’était-ce pas un pari difficile ?
Rien n’était acquis mais je souhaitais faire cette démarche pour panser les plaies de l’histoire au moment où la Nouvelle-Calédonie doit se tourner vers l’avenir. Quel que soit le travail effectué durant ces dernières décennies, on a bien vu que des familles et un collectif qui s’est constitué n’étaient pas sur la même position que les autres. Mais plusieurs choses se sont passées. D’abord un gros travail pendant ces derniers jours avec ce collectif, mais aussi avec tous les élus, les chefs et grands chefs, qui d’ailleurs étaient tous présents à mon arrivée. Ils m’ont accompagné tout au long de ma visite de manière unanime. Quant à moi, j’ai souhaité faire un geste à l’égard du collectif pour que l’apaisement soit complet. Ce qui s’est passé est important parce que nous avons réussi à apaiser les tensions apparues ces derniers jours. Cette visite pouvait-être l’occasion de réveiller des colères passées et des mémoires enfouies, je pense que nous avons trouvé un cheminement. Ensuite il y a eu une expression spontanée et très forte de la population d’Ouvéa. Les gens qui la connaissent bien m’ont dit qu’il était inhabituel d’avoir autant de paroles directes et franches. Je pense que ça traduisait un besoin de partager un moment d’émotion, et ensuite nous nous sommes tournés vers l’avenir. « Cette commémoration est une étape importante de l’alliance des mémoires. »
Quand vous parlez de votre geste envers le collectif, vous évoquez le fait de ne pas avoir déposé de gerbe devant la tombe des dix neufs ?
Oui. C’est une demande de quelque uns que j’ai voulu entendre. Je ne mésestime pas la spécificité calédonienne qui est de chercher un consensus. C’était mon rôle d’aider à ce consensus et de ne pas laisser quelques voix dissonantes dire qu’elles avaient été humiliées car le jour d’après tous doivent continuer ensemble. Tout le monde a été respecté, même ceux qui étaient très minoritaires.
Pensez-vous qu’une étape soit franchie ?
- Je pense en effet qu’une étape importante a été franchie. Il fallait rendre hommage à tout le travail d’apaisement fait par les uns et par les autres. A travers moi, toute la communauté nationale était là, et nous avons le même jour, ensemble, à la fois honoré la mémoire des militaires qui sont tombés le 22 avril et le 5 mai, puis la mémoire de toutes les victimes calédoniennes de 1988 et 1989. Tous étaient présents. Cette commémoration avec toutes ces personnes a été une étape très importante de cette alliance des mémoires qui permet d’avancer.
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Qu’avez-vous retenu de la marche bleu blanc rouge qui a eu lieu vendredi ?
C’était l’expression libre et citoyenne d’une conviction et je n’ai pas à m’exprimer sur la perception que j’en ai. En revanche je crois que le plus important sera l’expression formulée lors du référendum. Je pense que toutes les sensibilités doivent désormais s’exprimer à travers ce scrutin.
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- Des milliers de partisans de la Calédonie française envoient un message à Macron
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