LETTRE d'INFORMATION N° 12

Lettre d’Information N°12 de l’UPR NC du 30 avril 2018

  • Le vote alternatif également qualifié « classificatoire ou préférentiel »

Donald L. Horowitz, Professeur de droit et de Sciences politiques à l’université de Caroline du Nord préconise un vote alternatif également qualifié de vote classificatoire ou préférentiel. Ce système consiste pour les électeurs à ne pas voter pour une personne mais de classer l’ensemble des candidats par ordre de préférence. Le candidat (ou la liste en cas d’un scrutin de liste) élu sera celui ayant obtenu une majorité absolue de 1ère place. Si aucun candidat n’atteint cet objectif lors du premier décompte, le candidat arrivé dernier est éliminé et ses bulletins sont répartis entre les autres candidats suivant les secondes préférences desdits bulletins. On continue le processus jusqu'à ce qu'un candidat recueille la majorité absolue des suffrages. Ce mécanisme est réitéré jusqu’à ce qu’un candidat obtienne la majorité des premières places, ce qui peut parfois nécessiter un nombre de décompte important.

Ce mode de scrutin permet de favoriser l’élection de candidats ou de partis politiques défendant des politiques publiques transcendant les groupes et les clivages habituels. Il rend caduque le slogan de « vote utile » et donne toute sa place au vote de conviction.

Ce mode de scrutin sert à l'élection des députés australiens depuis 1919. Il permet à des partis alliés de se présenter séparément devant les électeurs, mais sans affaiblir leurs chances de coalition, comme c'est le cas en Australie avec les deux partis de droite (Parti libéral et Parti national). En outre les électeurs des petits candidats ne perdent pas leurs votes, puisqu'ils concourent eux aussi à la désignation des principaux candidats grâce à leurs préférences suivantes.

 

La vidéo suivante intitulée « réformons l’élection présidentielle » illustre parfaitement cette proposition de mode de scrutin :

https://www.youtube.com/watch?v=ZoGH7d51bvc

 

  • La démocratie consensuelle

Né le 17 août 1936 à Apeldoorn, aux Pays-Bas, Arend  Lijphart est un politiste spécialiste des systèmes de vote, des institutions démocratiques et de l'ethnicité considérés selon une approche comparatiste.

Arend Lijphart est connu pour avoir travaillé sur le consociationalisme et donc sur la façon dont les sociétés profondément divisées parviennent à maintenir un régime démocratique en partageant le pouvoir politique entre les partis. Son premier ouvrage majeur, The Politics of Accommodation se veut une étude du système politique néerlandais selon cet angle d'attaque. Il étendra le concept via Democracy in Plural Societies. Ses derniers travaux en date mettent l'accent sur l'étude beaucoup plus ambitieuse des éléments de consensus et du fait majoritaire au sein des systèmes politiques contemporains. Dans Patterns of Democracy - Government Forms and Performance in Thirty-Six Countries, paru en 1999, Arend Lijphart construit dix variables simples rendant possible l'analyse de trente-six démocratie.

Avec Donald L. Horowitz  il est l’autre artisan de la démocratie consensuelle.

La démocratie consensuelle en appelle à un bicamérisme fort, c’est-à-dire une seconde chambre influente qui permette un dialogue réel et une véritable négociation sur les textes. Un bicamérisme fort est caractérisé par des pouvoirs symétriques octroyés aux deux assemblées et par une une composition dissemblable.

 

  • Macron aux Etats-Unis : Images et réalités par Jacques Sapir.

La visite d’Emmanuel Macron aux Etats-Unis, derrière les flonflons et les déclarations tonitruantes, pourrait bien s’avérer désastreuse. Parti en position de faiblesse, face à un Président américain, Donald Trump, qui était conforté tant par les sondages en interne que par les premiers résultats de sa politique, Emmanuel Macron a été dans l’incapacité d’obtenir gain de cause sur quelques grands dossiers que ce soit. En matière d’image, cette visite a été une catastrophe, et les photos montrant le Président français soit dans une position ridicule soit dans une position de soumission face à son homologue américain, même si elles ne traduisent pas une réalité, circuleront massivement. Emmanuel Macron a commis, avec ce voyage, sa première faute majeure. Il faut alors revenir sur les dossiers en discussion.

L’Iran, la France et les Etats-Unis

 

Sur la question de l’accord avec l’Iran, les enjeux étaient de taille. Cet accord avait stabilisé la situation et confirmait la volonté du gouvernement iranien de revenir, à égalité, dans le concert des nations. Qu’il y ait eu des points complexes, et des points de compromis, dans cet accord est une évidence. Mais, il en va de même dans tout accoidL’important était qu’avec cet accord on avait une garantie que l’Iran ne deviendrait pas une nouvelle puissance nucléaire, un acte potentiellement déstabilisant qui pourrait pousser l’Arabie Saoudite et l’Egypte à faire de même, mais qui pouvait aussi se comprendre quand on sait qu’Israël est un proliférateur clandestin massif, avec un arsenal estimé entre 150 et 250 têtes nucléaires. En acceptant de ne pas poursuivre l’enrichissement de l’uranium jusqu’à la qualité militaire, tout en se réservant le droit de poursuivre cet enrichissement pour une qualité civile (et les deux qualités, qui définissent l’usage soit militaire soit dans ces centrales nucléaires de l’uranium sont assez largement différentes), l’Iran avait accepté le cadre global d’une surveillance internationale.

Donald Trump avait annoncé, dès sa campagne, qu’il voulait sortir de cet accord et le remettre en cause. Sur ce point précis, la France était sur une position identique à la Russie, dont le Ministre des affaires étrangères, M. Lavrov, a déclaré il y a peu que si Donald Trump sortait de l’accord, il pourrait bien être le père du nucléaire iranien. La déclaration de Trump, sur laquelle Macron a donné son accord, de « renégocier » l’accord montre bien que c’est Trump qui a gagné sur ce point. Une « renégociation » est toujours extrêmement difficile sur des sujets aussi délicats que la question du nucléaire. De plus, les derniers actes des Etats-Unis, et hélas de la France, comme les frappes en Syrie, ne peuvent que convaincre les dirigeants iraniens que seul un armement nucléaire les mettra à l’abri des foucades des pays occidentaux. De ce point de vue, on n’a hélas pas fini de mesurer ce que cette action, illégale au regard du droit international, aura comme conséquences en matière de prolifération. Dans ces conditions, on peut penser que les dirigeants iraniens seront beaucoup moins flexibles dans toute nouvelle négociation qu’ils ne l’avaient été de 2013 à 2015, lors de la négociation de l’accord. Surtout, l’idée même d’une « renégociation » implique que le traité existant est caduc.

 

Trump, et le multilatéralisme

Dans le domaine des mesures prises par les Etats-Unis pour sortir du multilatéralisme dans le domaine commercial et pour imposer des cadres de négociation qui soient bilatéraux, ici aussi Emmanuel Macron a largement échoué à faire changer Donald Trump d’opinion. Ce dernier considère, et on ne peut lui donner tort, que ses déclarations fracassantes ont déjà produit des résultats. Et, de fait, on constate que la Chine commence à modifier ses tarifs commerciaux sur les automobiles. On a pu plaisanter sur la « politique Twitter » de Donald Trump ; mais on découvre en réalité que cette politique donne des résultats. Et, l’image qui se dégage de Trump est bien différente de celle que nous servent à satiété, et jusqu’à l’écoeurement, les grands médias, qu’ils soient français ou américains. Que le Président des Etats-Unis soit un personnage brutal, réactionnaire, avec un goût prononcé pour la provocation est certain. Mais il n’est pas l’imbécile ou l’irresponsable que se plaisent à décrire les grands journaux, de Paris ou de la Cote Est !

On savait le multilatéralisme commercial à l’agonie depuis l’échec du « cycle de Doha » impulsé par l’OMC dans les années 2000. C’était d’ailleurs l’une des raisons qui me faisaient pronostiquer un mouvement de démondialisation dès 2010 Trump en a tiré froidement le bilan. Il ajuste la politique des Etats-Unis à la nouvelle situation. Nul ne peut dire à l’heure actuelle s’il obtiendra le grand mouvement de retour vers les Etats-Unis des industriels qui sont partis dans les années 1990 et 2000. Mais, il a clairement donné un coup d’arrêt au phénomène des délocalisations.

Si Emmanuel Macron a pensé qu’il pourrait se présenter en défenseur des « grands principes », il a manifestement erré. Car, la France est sur ce point isolée. Elle ne pourrait retrouver une certaine capacité de peser sur les décisions américaines que si elle s’associait aux puissances qui contestent aujourd’hui la politique des Etats-Unis, c’est à dire la Chine et la Russie. Et, de ce point de vue, on peut penser qu’Emmanuel Macron aurait bien mieux fait de commencer par une visite à Moscou avant d’aller voir Trump. Cette erreur dans l’échéancier des visites, car il est prévu qu’il rencontre Vladimir Poutine en juin, doit être expliqué.

“Travaillez, prenez de la peine, C’est le fond qui manque le moins” Jean de la Fontaine, Le Laboureur et ses Enfants

Un président isolé

Emmanuel Macron s’est donné comme ambition de changer les institutions européennes. Il n’est pas le premier dirigeant français à nourrir cette ambition, mais il faut lui reconnaître le fait qu’il l’a construite de manière cohérente. Le problème est qu’il s’est heurté à un mur. Privilégiant une relation avec l’Allemagne, il s’est détourné de l’Italie – un pays qui aurait pourtant intérêt à ce changement – mais aussi des pays de l’Europe centrale. Or, l’Allemagne, et il faut savoir que cela concerne tant la CDU-CSU que la SPD, n’a aucune raison, et aucune intention, de changer quoi que ce soit dans l’Union européenne. L’Allemagne profite largement des institutions existantes ; elle les défendra sans faiblir.

Isolé, sans alliés, sur la question de la réforme de l’UE, et on l’a vu lors de son discours devant le Parlement européen, Emmanuel Macron a cru trouver un allié de circonstances en la personne de Donald Trump. D’où cette calamiteuse visite et les images à laquelle elle donne lieu. Mais, s’il a cru trouver un appui dans la personne du Président des Etats-Unis, il s’est lourdement trompé. D’une part, parce que la nature des relations entre les Etats-Unis et l’Allemagne a changé profondément depuis les années 1980 et 1990  L’Allemagne actuelle, réunifiée, avec un excédent commercial qui dépasse celui de la Chine, n’est plus dans la situation de dépendance politique avec les Etats-Unis. Les réactions du gouvernement allemand aux menaces de Washington sur la question du nouveau gazoduc « Nord-Stream 2 » voire la participation des industriels allemands, en dépit des sanctions, au développement économique de la Crimée, le prouvent.

Dès lors, on comprend que toutes les concessions qu’Emmanuel Macron a fait à Donald Trump, que ce soit sur la Syrie (avec les conséquences dramatiques qui en découlent) ou que ce soit sur l’Iran, ne seront nullement payée de retour.

Emmanuel Macron est parti nu aux Etats-Unis. Il en reviendra « une main derrière, une main devant » comme on dit dans le midi de la France !

Images, image

Reste les images que l’on peut avoir de cette visite. Elles sont déplorables, et surtout leurs conséquences seront lourdes. Les embrassades appuyées (surtout du côté de Macron), la scène assez ridicule où les deux hommes plantent le chêne offert en cadeau, voire cette photo, assez dramatique quant à l’image qu’elle transmet, ou Emmanuel Macron est pris par la main par Trump comme un petit enfant un peu niais par son père, resteront dans les mémoires. Les français se sentiront, et se sentent déjà, humiliés par le comportement de leur Président. Ce sentiment d’humiliation n’avait pas été pour rien dans le désamour profond qui s’était installé entre les français et François Hollande. Emmanuel Macron glisse rapidement sur la même pente. ( source : les-crises.fr)

 

  • Enquête sur le panier calédonien en MARS 2018

L'association de consommateurs UFC Que Choisir de Nouvelle-Calédonie a réalisé en mars 2018 une enquête sur les prix de son panier calédonien. Nos enquêteurs ont relevé les prix dans 7 magasins, portant sur 105 produits d’alimentation hors alcool, d’entretien, de beauté, d’hygiène et pour animaux. Résultats avec 79 produits identiques* dans les 7 magasins pour mars 2018

 

L’enseigne avec le panier le moins cher est Carrefour Kenu In, avec un écart faible (+362 CFP) avec SuperU Kamere.

Les 2 enseignes Champion N’Gea et Simply Market sont de loin les plus chères (de plus de 3000 CFP !) : quand c’est possible, choisissez donc les autres enseignes.

Dans le choix de votre enseigne, tenez compte du fait qu’un véhicule moyen vous coûte de l’ordre de 60 CFP/km (entre le carburant, l’amortissement du véhicule, l’assurance…).

Le prix du panier « MiniPrix », qui suppose de faire le tour des enseignes pour acheter les produits les moins chers parmi les 7 magasins, est de 35 595 CFP.

Les enseignes sont entre 12% (pour Carrefour Kenu In) et 23 % (pour Simply Market) plus chères que le panier « MiniPrix ». Ces écarts montrent que les distributeurs peuvent proposer des prix plus bas, mais ils ne le font pas sur l’ensemble des produits.

Super U Mageco et Super U Kamere proposent plus de 20 produits au prix le plus bas, Champion N’Gea uniquement 7.

--- lire la suite sur le site http://www.ufcnouvellecaledonie.nc/

 

  • Les associations lancent un cri de détresse
  • Le Collectif des associations a relayé un appel à l’intention de la classe politique, hier à Nouméa. Les coupes budgétaires et le manque de structuration mettent l’édifice associatif « en danger ».

    Soudés par leurs difficultés communes, une vingtaine de responsables d’association ont exprimé leur écœurement face aux restrictions budgétaires et au « manque de considération » des pouvoirs publics à leur égard, hier soir, à la Vallée-des-Colons. Et les absents ne sont pas oubliés. Handicap, culture, enfance, sport… plus de 70 associations, listent des signataires, se reconnaissent dans le discours que prononce Pascal Hébert à la tribune.

    « Il n’existe pas de politique associative en Nouvelle-Calédonie. Pire, même, les coupes budgétaires actuelles mettent les associations en danger », alerte le secrétaire général de la FOL. « Drastiques », « brutales », les mesures d’austérité « inquiètent les associations sur leur capacité à continuer à mener leurs actions au service des citoyens », poursuit Catherine Poëdi, présidente de l’Association des parents d’enfants handicapés (APEHNC). Moins 30 %, moins 50 % parfois bien plus, certaines « assos » ont perdu une grosse partie des subventions qui leur permettent de vivre.

    « L’AFMI* souffre énormément », lance une personne, « la Halte* aussi », répond une autre. Les exemples pleuvent. Mais il n’y a pas que l’argent dans la vie, il y a la considération aussi, et les signataires ont beaucoup à dire à ce sujet.

  • Sentiment d’injustice

    Le Collectif déplore que les associations soient « utilisées comme des prestataires » au lieu d’être traitées comme des « partenaires » que l’on associe aux « orientations des politiques publiques », quand elles ne sont pas « instrumentalisées » par la classe politique.

    Le sentiment d’injustice est d’autant plus fort que les associations effectuent « des missions de service public en lieu et place de l’administration et à moindre coût, enrage Richard Fournier, président du Collectif-Handicaps et de l’association Valentin-Haüy. Les clubs sportifs s’occupent de milliers de gosses qui vont à l’entraînement au lieu de traîner dans la rue ! », tonne-t-il.

    Catherine Poëdi redescend de quelques décibels mais la tonalité est la même. « Lors de l’examen du Plan contre la délinquance, au Congrès, les élus ont insisté sur l’importance du tissu associatif. Mais si on nous retire nos moyens d’actions, nous ne pouvons rien faire ».

    Le temps presse

    La diminution des subventions n’est pas simplement la conséquence de la « conjoncture », « ce sont des choix politiques », cette conviction fait l’unanimité derrière la tribune. Pour y remédier, les signataires avancent une revendication : que les élus fassent « de la vie associative une priorité en parallèle des échéances de la fin de l’accord de Nouméa ». Le Congrès est sommé de « s’engager » et de discuter d’une « feuille de route ». Le gouvernement, de faire réaliser un diagnostic de la situation « dès 2018 ». Car le temps presse.

     

    Catherine Poëdi craint que le mouvement associatif, à force de cravacher, ne finisse par s’essouffler. « Vous voyez la moyenne d’âge ce soir… Il n’est pas facile de trouver la relève ».

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    La taxe gazole votée dans la douleur

  • Les conducteurs de voiture et de véhicule fonctionnant au gazole seront mis à contribution pour financer les études et une partie de la construction de la centrale électrique au gaz qui doit prendre le relais de la vieille centrale B de Doniambo. Les élus du Congrès ont voté dans le désordre, hier, une loi du pays qui transforme la taxe en faveur des énergies renouvelables (TER) en taxe sur la transition énergétique (TTR).

    Dans cette nouvelle formule, cette taxe va ponctionner 3,50 F par litre de gazole vendu à la pompe alors que ce carburant était jusqu’à présent exempté et que seule l’essence était taxée de 0,60 F par litre, montant resté inchangé.

    Le texte a recueilli 32 voix pour, en provenance de l’intergroupe Calédonie ensemble, Rassemblement et MPC, ainsi que d’une partie de l’UCFLNKS et nationalistes. En revanche, les onze élus du groupe Uni ainsi que Basile Citré se sont abstenus, tandis que les sept membres des Républicains calédoniens ont voté contre. Cette hausse devrait intervenir fin mai ou début juin, lorsqu’une délibération d’application entrera en vigueur à son tour.

    La taxe doit rapporter environ 600 millions en année pleine. Elle sera affectée à l’ACE, (Agence calédonienne de l’énergie), dont l’objet est de mettre en œuvre la transition énergétique.

    Cette agence devant apporter son concours financier à NCE (Nouvelle-Calédonie énergie) société qui porte le projet de nouvelle centrale au gaz, « centrale pays » qui doit remplacer à l’horizon 2022 la vieille centrale de Doniambo, à la fois polluante, énergivore, et de moins en moins fiable. « Cette centrale est un outil de la transition énergétique en Nouvelle-Calédonie », a répété Philippe Gomès, à la fois rapporteur du projet de loi et président de la société NCE. « Elle va, d’une part, fournir la SLN, et, d’autre part, jouer un rôle décisif dans le réseau électrique public. » Dans sa longue intervention, le député de la seconde circonscription a fait valoir que ce projet pays allait changer la donne électrique.

    « Aujourd’hui, la Calédonie est cliente de la SLN, qui opère une cinquantaine d’effacements de ses fours chaque année pour basculer son électricité sur le réseau lors des pics de consommation afin d’éviter les blackouts. Demain, c’est la SLN qui sera cliente de la Nouvelle-Calédonie et consommera dans les heures d’ensoleillement une part d’électricité renouvelable.» La future centrale ne doit en effet pas seulement remplacer celle de Doniambo. Elle sonnera la fin de la centrale de Népoui et des turbines à combustion de Ducos qui ne sont mises en route qu’aux heures de pointe.

    Et sur les 200 mégawatts de capacité nominale, elle pourra envoyer 40 mégawatts dans le réseau public.

    Notre commentaire : Est-il normal que les citoyens automobilistes contribuent au financement d’une société privée, Nouvelle Calédonie Energie

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  • 100 millions de francs débloqués pour sécuriser les commerces
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  • Après les crédits d’impôt du gouvernement, la province Sud débloque 100 millions pour subventionner les équipements de sécurisation des commerces les plus visés par les cambrioleurs. La province Sud a voté une enveloppe de 100 millions pour aider, sous forme de subvention, certains commerces à s’équiper pour se prémunir contre les cambriolages en forte hausse depuis un an et demi.

    « En 2017, les cambriolages dans les commerces et les locaux professionnels ont augmenté de 37,5 % pendant que ceux dans les domiciles diminuaient de 4,6 % », indique Philippe Michel, président de la province Sud. Ce glissement tient au fait que les particuliers se protègent mieux, alors que les commerces étaient encore peu confrontés à cette délinquance et ne sont pas tous bien sécurisés.

    Les cibles privilégiées sont les lieux où l’on trouve du tabac ou de l’alcool, et plus généralement les supérettes, les commerces d’alimentation générale, les vinothèques et les stations-service. Ce sont donc ces établissements qui seront éligibles aux subventions provinciales, à la condition qu’ils ne dépassent pas une superficie de 350 mètres carrés. « Cela représente 98 % des commerces du Grand Nouméa, soit 270 entreprises, dont 200 disposent d’une licence de vente d’alcool », note Philippe Michel.

    Et de relever que bien des commerces équipés de moyens de sécurité ne le sont pas toujours de façon efficace. « Il peut s’agir d’alarmes qui ne se déclenchent que lorsque l’on ouvre la porte mais pas si l’on brise la vitre du bas, ou de rideaux métalliques pas verrouillés en bas.

    « Très peu de commerces sont protégés contre les attaques à la voiture-bélier alors qu’il suffit de mettre des plots en béton. » Ce n’est pas anormal puisque nous avons vécu dans une société relativement protégée par rapport à d’autres régions du monde ».

    Le processus restera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2019. Il se traduira par une subvention pouvant aller jusqu’à un million CFP et 50 % des dépenses engagées pour sécuriser un commerce. Pour en bénéficier, il faudra déposer un dossier à la province, avec plusieurs devis, l’administration disposera alors d’un mois pour donner son feu vert.

  • Les principales protections subventionnées seront les alarmes, les caméras de surveillance, les rideaux métalliques et la pose de barreaux aux portes et aux fenêtres. Philippe Michel souligne l’importance de s’adresser à des professionnels de la sécurité pour mener à bien ces travaux.

    Ces subventions vont s’ajouter aux crédits d’impôt qui seront accordés par le gouvernement sans doute à partir du mois de juillet.

     

    Notre commentaire : Est-il normal que le public finance le privé. N’est-ce pas là la reconnaissance par l’institution de son incapacité à assurer la protection des biens et des citoyens ?

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    Grève dans les trois cliniques

     « Le gouvernement n’a pas nié la différence de traitement financier entre le secteur privé et le secteur public qui dure depuis quatre ans et qui nous conduit aujourd’hui au bord du gouffre », dit le collectif Île Nou Magnin dans un communiqué publié hier après-midi. « Cependant, il ne propose aucune piste de discussion qui puisse répondre à notre cahier de revendications, ni dans l’immédiat ni à court terme.

    Le collectif se plaint de trois années de stagnation du tarif des actes médicaux. Il réclame une augmentation immédiate de 6 %, puis des hausses annuelles de 2 % à partir de 2019. Sans ces revalorisations, le projet de regroupement des trois cliniques à Nouville est en danger, estime-t-il. Pour honorer le loyer de 1,1 milliard de francs par an, l’exploitant de la polyclinique, Île Nou Magnin, comptait sur une augmentation de son chiffre d’affaires de 4 % par an.

    Les discussions avec le gouvernement se poursuivront dans les prochains jours. Hier soir, la date de la prochaine rencontre n’était pas déterminée.

     

    Notre commentaire :

    Si la construction de cette  clinique privée a été exigée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pour continuer à accueillir sur la commune de Nouméa les patients dans une structure aux nouvelles normes sanitaires, en la classant établissement d’intérêt territorial, bénéficiant d’exonération fiscale, on ne peut que noter l’inconséquence de cette décision alors qu’il y aurait un nouveau super hôpital public, le médipôle.

    Si les tarifs d’hospitalisation sont fixés par arrêté gouvernemental, rien n’empêche la structure privée de pratiquer un dépassement d’honoraire pour équilibrer sa gestion. Ce sera alors au patient de choisir car ce n’est pas au Public d’assurer l’équilibre d’une gestion privée.

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  • L’économie des petits boulots, les méfaits de l’ubérisation, par Chris Hedges
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, comme le 5 février quand un chauffeur de limousine Douglas Schiffer, 61 ans, s’est suicidé avec un fusil devant la mairie.quatrième suicide d’un chauffeur de taxi à New York ces quatre derniers moisUn chauffeur de taxi du Queens à New York, Nicanor Ochisor, 65 ans, s’est pendu dans son garage le 16 mars, après avoir écrit dans une note qu’il avait laissée que les sociétés de mise en contact des utilisateurs avec des conducteurs comme Uber et Lyft le mettaient dans l’incapacité de gagner sa vie. C’était le

 

 

, on n’arrive même pas à couvrir les frais de fonctionnement et les professionnels comme moi ne peuvent plus continuer. Eux, ils comptent leur argent et nous, nous nous retrouvons à la rue, dans ces rues où nous roulons, on devient SDF et on meurt de faim. Je ne veux pas être un esclave qui travaille pour de la menue monnaie. Je préfère la mort ». Il disait avoir travaillé 100 à 120 heures par semaine ces 14 dernières années.tarifs sont fort réduits », écrit Schiffer « les À cause du nombre énorme de voitures disponibles et de chauffeurs prêts à tout pour nourrir leur famille«

                                                                                                         

. Le capitalisme institutionnel établit actuellement un servage néo-féodal dans de nombreuses branches, une condition où n’existent ni lois du travail, ni salaire minimum, ni prestations sociales, ni sécurité de l’emploi, ni réglementation. millions de victimes de la nouvelle économieSchiffer et Ochisor sont deux des

 

 

Les travailleurs prêts à tout, appauvris, forcés de travailler 16 heures par jour, se livrent à une concurrence violente les uns contre les autres. Les conducteurs Uber gagnent environ 13,25 dollars de l’heure. Dans des villes comme Detroit, cela descend à 8,77 dollarsTravis Kalanic, PDG d’Uber et l’un de ses fondateurs, vaut net 4,8 milliards de dollars. Logan Green, le PDG de Lyft vaut net 300 millions de dollars..

 

siècle. Quand les ouvriers de General Motors ont fait une grève avec occupation d’usine de 44 jours en 1936, beaucoup d’entre eux vivaient dans des baraques sans chauffage ni sanitaires, ils pouvaient être mis au chômage technique pendant des semaines sans compensation, ils n’avaient ni sécurité sociale ni retraite et ils étaient souvent licenciés sans explication. Quand ils atteignait l’âge de 40 ans, ils pouvaient être renvoyés. Le salaire moyen était d’environ 900 dollars par an alors que selon le gouvernement, une famille de quatre personnes avait besoin d’un minimum de 1600 dollars pour vivre au-dessus du seuil de pauvreté.ème et le début du 20èmeLes élites du capitalisme, qui ont pris le contrôle des institutions dirigeantes, y compris du gouvernement lui-même, et qui ont détruit les syndicats, sont en train de rétablir les conditions de travail inhumaines qui ont caractérisé le 19

Les directeurs de General Motors persécutaient sans répit les responsables syndicaux. La société a dépensé 839 000 dollars en 1934 pour payer des détectives qui devaient espionner les responsables syndicaux et infiltrer les réunions syndicales. La General Motors a utilisé le groupe terroriste blanc, the Black Legion (on soupçonnait d’ailleurs le chef de la police de Detroit d’en faire partie) pour menacer et pour passer à tabac les militants syndicaux et pour assassiner des dirigeants syndicaux comme George Marchuk et John Bielak, tous deux tués par balles.

L’omnipotence de la classe capitaliste est, de nouveau, à l’ordre du jour et de quelle façon. Les conditions de travail des travailleurs et des travailleuses, qui ont fait un bond en arrière, ne s’amélioreront pas avant qu’ils ne se remettent à se battre et à reconstruire les organisations qui avaient pris le pouvoir aux capitalistes. Il y a, à New York, quelque 13 000 chauffeurs de taxi titulaires d’une licence et 40 000 qui font le même travail avec des limousines ou de simples voitures de ville. Les chauffeurs devraient, comme les agriculteurs l’ont fait en 2015 à Paris avec des tracteurs, bloquer le centre de la ville. Et dans chaque ville, ils devraient agir de la même façon. C’est là le seul langage que nos maîtres capitalistes comprennent.

Les capitalistes au pouvoir vont se montrer aussi brutaux qu’ils l’ont été dans le passé. Rien ne rend les riches plus furieux que d’avoir à se séparer d’une petite partie de leur obscène richesse. Aveuglés par la cupidité, rendus indifférents à la souffrance d’autrui par une vie d’hédonisme et de luxe, dépourvus d’empathie, incapables de remise en question ou d’altruisme, entourés de sycophantes et de sangsues qui pourvoient à tous leurs souhaits, à tous leurs appétits et à toutes leurs exigences, capables d’utiliser leur richesse pour enfreindre la loi et détruire leurs critiques et leurs opposants, ils appartiennent à l’une des franges les plus répugnantes de l’humanité. Ne vous laissez pas prendre par les habiles campagnes de relations publiques des élites – nous voyons ainsi Mark Zuckerberg, dont le patrimoine net atteint 64,1 milliards de dollars, monter une énorme campagne de propagande contre les accusations selon lesquelles Facebook et lui-même ne penseraient qu’à exploiter nos données personnelles et à les vendre – ou par les flagorneries des présentateurs célèbres qui, dans les médias dominants, se conduisent comme des courtisans ou des panégyristes au service des oligarques. Ces gens sont l’ennemi. Point.

Nicanor Ochisor, originaire de Roumanie, possédait une licence de taxi de New York. (Les licences étaient autrefois très convoitées parce qu’elles permettaient aux chauffeurs de posséder leur propre véhicule ou de louer des taxis aux autres conducteurs). Il travaillait la nuit, de 10 à 12 heures, et sa femme le jour. Mais après qu’Uber et Lyft eurent inondé la ville de voitures avec leurs chauffeurs sous-payés, il y a environ trois ans, le couple avait beaucoup de peine à survivre. Leur maison allait être saisie. La valeur de sa licence était passée de 1,1 million de dollars à 180 000 dollars. Cette chute spectaculaire de la valeur de sa licence, qu’il avait espéré louer pour 3 000 dollars par mois ou vendre pour financer sa retraite, l’avait dépouillé de sa sécurité économique. Il allait devoir affronter la ruine et la pauvreté. Et il n’était pas le seul.

Les architectes de cette nouvelle économie capitaliste n’ont pas la moindre intention de cesser leurs attaques. Ils visent à transformer tous les travailleurs en intérimaires piégés dans des boulots dégradants, peu payés, à temps partiel, dans le secteur des services, sans sécurité de l’emploi ni prestations sociales : c’est là une réalité qu’on maquille en inventant des expressions branchées comme « la gig economy (l’économie des petits boulots) ».

John McDonagh a commencé à conduire un taxi à New York, il y a 40 ans. Comme la plupart des chauffeurs, il travaillait pour des garages possédés et dirigés par des sociétés. il recevait un pourcentage de ce qu’il gagnait chaque nuit.

« On arrivait à gagner sa vie [à l’époque] », me dit-il, « mais tout le monde prenait sa part. Le garage, le chauffeur. Si on faisait une bonne nuit, le garage touchait pas mal d’argent. Si on faisait une mauvaise nuit, on partageait. Ce n’est plus le cas. À l’heure actuelle on loue [des taxis aux garages]. »

Pour louer, le chauffeur doit payer 120 dollars par jour pour la voiture et 30 dollars pour l’essence. Les chauffeurs commencent leur travail avec 150 dollars de dettes. À cause d’Uber, de Lyft et d’autres applications sur smartphone, les revenus des chauffeurs ont été très souvent divisés par deux. Ils peuvent terminer leurs 12 heures de travail en devant toujours de l’argent aux garages. Les chauffeurs sont confrontés à des faillites, des saisies et des expulsions. Certains deviennent des sans-abri.

La TLC, [la New York City Transportation and Limousine Commission] voulait limiter le travail des chauffeurs des taxis jaunes à 12 heures par jour, a-t-il déclaré, en se référant aux taxis jaunes, si typiques, qui ont des licences et peuvent prendre des passagers n’importe où dans les cinq arrondissements. « Il y a eu une manifestation. Les chauffeurs s’insurgeaient, en disant qu’ils devaient travailler seize heures par jour pour s’en sortir. Ça flanque une de ces pagailles. Tout le monde se bat pour la course en plus. On est, par exemple, à un feu rouge avec deux ou trois taxis jaunes. On voit quelqu’un, un peu plus loin, avec des bagages, on brûle les feux pour y être le premier, parce que ça pourrait être une course pour l’aéroport. On risque sa propre vie, on risque des contraventions, on fait des choses qu’on n’aurait jamais faites avant. »

« On n’a aucune assurance santé », dit-il. « Pourtant, rester assis pendant 12 à 16 heures par jour, ça finit par vous donner du diabète. C’est mauvais pour la circulation du sang . On grossit et puis il y a tout ce stress ajouté parce qu’on ne gagne pas assez d’argent. »

En 2016, Uber et Lyft avaient 370 lobbyistes actifs dans 44 États, « bien plus que les plus grandes sociétés et entreprises de technologie » selon le National Employment Project. « Les lobbyistes d’Uber et de Lyft sont plus nombreux que ceux d’Amazon, de Microsoft et de Walmart réunis ». Les deux sociétés, comme beaucoup d’entreprises qui font du lobbying, emploient aussi d’anciens membres d’organes de réglementation gouvernementaux. L’ancien directeur de la New York City and Limousine Commission, par exemple, travaille pour Uber. Les sociétés ont utilisé leur argent et leurs lobbyistes, dont la plupart sont membres du Parti démocrate, pour s’affranchir des réglementations et de la surveillance imposées par l’industrie des taxis. Ces sociétés de mise en contact des utilisateurs et des conducteurs ont, ces deux dernières années, inondé New York de 100 000 voitures qui roulent hors toute réglementation.

« Le taxi jaune doit être d’une certaine marque », m’a dit McDonagh. « C’est Nissan à l’heure actuelle [Nissan a remporté le marché]. Chaque taxi jaune doit faire payer un certain prix. Quand cette unité baisse, c’est réglementé par la ville. On a ajouté des taxes supplémentaires, pour la MTA et pour les fauteuils roulants [la moitié des taxis jaunes devront être accessibles aux handicapés en 2020 ], une taxe sur les heures de pointe. Uber arrive. Aucune réglementation à respecter. Ils peuvent avoir n’importe quelle voiture, de n’importe quelle couleur et peuvent modifier leur tarif quand il n’y a pas beaucoup d’activité. Ils peuvent baisser les prix. Quand la demande est forte, ils peuvent les relever. Ca peut être deux, trois fois par jour. Pendant ce temps, le taxi jaune, lui, il est condamné à demander le même tarif. Aller de Manhattan à Kennedy Airport, c’est 32 dollars, quel que soit l’état de la circulation, quel que soit le nombre d’heures que ça vous prend pour faire la course. Uber va augmenter ses prix deux ou trois fois, on peut très bien payer 100 dollars pour aller à Kennedy Airport. De leur côté, les taxis jaunes sont réglementés quasiment à mort. Uber arrive avec la nouvelle technologie, imagine différentes façons de gagner de l’argent… C’est la fin des taxis jaunes. »

La vie est aussi difficile pour les chauffeurs d’Uber et de Lyft. Ces entreprises font miroiter aux chauffeurs des avantages pour les inciter à venir chez eux. Une fois que les avantages ont disparu, ces chauffeurs se trouvent dans la même tragique situation économique que les chauffeurs de taxis jaunes.

« Uber fait de la location longue durée pour les voitures », m’a dit McDonagh. « Ils ont des concessionnaires qui vendent des voitures. Dans leurs pubs, ils disent : “Écoutez, vous pouvez avoir du mal à trouver un crédit. Venez chez Uber, nous vous donnerons l’argent ou un prêt pour acheter cette voiture.” Et ce qu’ils font, c’est qu’ils prennent l’argent directement sur vos gains de la journée pour payer le prêt. Ils ne peuvent pas perdre. Et si vous faites faillite, ils revendront la voiture au concessionnaire et puis la remettront à neuf pour le prochain chauffeur qui vient d’arriver. C’est une escroquerie fort bien conçue. »

« En tant que chauffeur de taxi jaune, on ne voit pas leur vision du monde, me dit-il, mais il y a cette fameuse expression “le nivellement par le bas”. On travaille de plus en plus longtemps pour un salaire de plus en plus bas. C’est la nouvelle économie des petits boulots. On va prendre un Uber pour aller dans un Airbnb et téléphoner pour commander à Amazon quelque chose à manger. Toutes les petites activités ont maintenant disparu, des caissiers aux chauffeurs de taxi. J’ai l’impression d’être un forgeron ou un typographe qui essaie de vous expliquer ce qu’était l’activité des taxis jaunes. On est en train de devenir obsolètes. »

« Certains d’entre nous dorment dans leur taxi », m’a dit McDonagh. « Ils vont à Kennedy Airport à 2 ou 3 heures du matin. Ils s’arrêtent dans le parking et s’endorment là pour cueillir [les passagers] du premier vol qui arrive de Californie deux, trois heures plus tard. Ce sont des gars qui ne rentrent pas chez eux pendant deux, trois jours. Ils sont juste comme à la rue. Ils maraudent pour essayer de gagner un peu d’argent. C’est dangereux pour le passager. Le nombre d’accidents va augmenter parce que des chauffeurs ne dorment pas assez ».

Selon McDonagh, les voitures d’Uber et de Lyft doivent avoir une réglementation à respecter. Toutes les voitures devraient avoir des compteurs pour garantir aux chauffeurs des revenus convenables.Tous les chauffeurs devraient bénéficier d’une assurance santé et de prestations sociales. Rien de tout ceci ne va arriver, prévient-il, tant que nous vivrons dans un système politique où les élites politiques dépendent pour leurs campagnes des contributions des grandes entreprises et où ceux qui devraient réglementer l’industrie comptent sur ces grandes entreprises pour leur futur poste.

« On doit limiter le nombre de taxis, surtout ici à New York », m’a dit McDonagh. « Si nous avons réussi à le faire pendant 50 ans avec les taxis jaunes, pourquoi ne pas le faire avec Uber ? Ils rajoutent 100 voitures toutes les semaines dans les rues de New York. C’est dément. Quand on appelle un Uber, ce dont les gens se plaignent le plus, c’est “le taxi arrive trop vit ” Ils sont là en 2, 3 minutes. Je n’ai même pas le temps de m’habiller… Ils roulent à vide dans toute la ville, en attendant cette course. »

« Il y a des réglementations pour les chevaux de Central Park », fait-il remarquer. « Il y en a 150. Ils gagnent très bien leur vie, les gars avec les chevaux et les buggys. Supposons qu’Uber arrive et dise : “Nous voulons introduire les chevaux Uber. Et nous voulons en ajouter 100 000”. Et on verra comment le marché se débrouille avec ça. Nous savons ce qui va se passer. Personne ne gagnera sa vie. Ils seront tous autour de central Park. Et personne ne pourra aller nulle part parce qu’il y aura maintenant 100 000 chevaux à Central Park. On considérerait que c’est de la folie pure. On ne le ferait pas ; Pourtant, en ce qui concerne les taxis jaunes, pendant 50 ans, il n’y a eu que 13 000 taxis et puis en une année, on en a ajouté 100 000. Voyons comment le marché va se débrouiller avec ça ! On sait comment le marché se débrouille. »

« Ils [les chevaux] travaillent moins longtemps [que les chauffeurs de taxi], dit-il. Ils ne travaillent pas quand il fait trop chaud ou trop froid. Si on croit en la réincarnation, on devrait souhaiter être réincarné en cheval de Central Park. Et ils vivent tous dans le West Side de Manhattan. Nous, nous vivons dans des appartements en sous-sol de Brooklyn et du Queens. Nous n’avons pas grimpé dans l’échelle sociale, ça, c’est sûr. » (Source : Truthdig, Chris Hedges, 25-03-2018)

 

Notre commentaire : Très peu de personne imaginent que l’Uberisation des services puisse arriver en Nouvelle-Calédonie… affaire à suivre… à qui profite le crime ?

 

  • « Trous noirs fiscaux » découverts au sein de l’UE : la bravoure d’un commissaire européen ?

Dans le contexte des révélations successives d’évasion fiscale aux quatre coins du globe, un commissaire européen s’indignait en début d’année de l’existence de « trous noirs fiscaux » au sein même de l’UE".  Quelques semaines plus tard, le même fonctionnaire européen regrette que les pratiques fiscales de certains Etats membres « nuisent à l’équité ».

La Commission européenne a publié le 7 mars son rapport annuel sur la situation économique et sociale des Etats membres (dans le cadre du « semestre européen »). On y « apprend » que sept pays de l’UE favoriseraient une « planification fiscale agressive ».

Commentant ce document qui épingle les Pays-Bas, le Luxembourg, la Belgique, l’Irlande, la Hongrie, Chypre et Malte, Pierre Moscovici a déploré le recours par ces États à des « pratiques qui empêchent une concurrence loyale dans le marché intérieur ».

Quelques semaines plus tôt, le commissaire européen à la fiscalité s’inquiétait de l’existence de « trous noirs fiscaux » au sein même de l’Union européenne. Alors que Pierre Moscovici est membre de la commission depuis près de trois ans et demi, d’aucuns assimilent son audace à des pirouettes survenant à l’approche de sa fin de mandat.

Quant à l’optimisation fiscale sur le Vieux continent, on ne saurait s’en offusquer sans pointer ce qui la rend possible : la libre circulation des capitaux. Cette « liberté » constitue l’une des valeurs fondatrices de l’Union européenne.

Source : Fabien Rives ruptures-presse.fr)

 

A consulter pour compléter votre information :

  •  

       Ruptures Presse.fr : Le site progressiste radicalement euro-critique

 

  • Russian Today France
    • Traite des principaux problèmes de notre temps sous un angle destiné aux spectateurs qui veulent en savoir plus en soulevant des sujets souvent ignorés par les médias grand public. RT propose un point de vue alternatif sur tous les grands événements du monde.

 

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